Dans le cadre d’un projet européen, des scientifiques ont installé des systèmes capables de récolter l’humidité dans l’air aux Canaries (Espagne) et au Portugal. L’objectif est de réutiliser l’eau afin d’arroser les arbres et reconstituer les forêts qui ont subi des dégradations.
Mimer un processus naturel
L’atmosphère de la Terre se compose d’azote et d’oxygène à hauteur de 91 %. Citons également la présence de cinq gaz nobles que sont l’argon, le néon, l’hélium, le krypton et le xénon, ainsi que de gaz carbonique, d’hydrogène, de méthane, d’oxyde d’azote, d’ozone et de vapeur d’eau. Or, cette vapeur d’eau représente un volume d’environ 13 000 kilomètres carrés, ce qui semble très peu. D’ailleurs, cette quantité représente seulement 0,001 % du total de l’eau présente sur notre planète. Pourtant, cette vapeur d’eau pourrait avoir une réelle importance dans le contexte climatique actuel qui inclut des épisodes de sécheresse de plus en plus intenses et fréquents.
Le projet européen Life Nieblas (« vie » en anglais et « brouillard » en espagnol) s’intéresse justement à la possibilité de capter l’humidité contenue dans l’air. Le procédé utilisé ici par les chercheurs consiste simplement à mimer un processus naturel. Lorsque l’eau contenue dans l’air entre en contact avec la surface lisse des feuilles, celle-ci se condense, puis ruisselle sur les plantes, avant d’imbiber le sol et de permettre aux racines de l’utiliser.
Permettre aux jeunes arbres de se développer
Les chercheurs du projet Life Nieblas désirent installer des « collecteurs de brouillard » dans différents lieux au Portugal ainsi que dans les Canaries (Espagne). Or, les lieux d’accueil de ces installations se caractérisent par une végétation trop dégradée pour rester en capacité de capter suffisamment d’eau provenant de l’atmosphère. Évidemment, il s’agit de zones où la forêt a subi les conséquences des activités humaines.
Concrètement, les collecteurs ont une ossature métallique sur laquelle sont attachées des mèches en plastique tressées en mailles serrées. En les plaçant face au vent et au brouillard, les collecteurs peuvent capter les gouttelettes d’eau se formant à leur surface avant de les rediriger vers un réservoir. Ensuite, l’eau en question alimente un système d’irrigation permettant à de jeunes arbres de s’épanouir. Le but est de les aider à se développer jusqu’au moment où ceux-ci deviennent capables de capter eux-mêmes assez d’eau.
Par exemple, le projet Life Nieblas prévoit de capter pas moins de 215 000 litres d’eau chaque année sur l’île de Grande Canarie, dans le but de repeupler une zone d’une surface de 35 hectares (soit 20 000 arbres). L’objectif est ainsi de restaurer l’écosystème de la forêt de Doramas, une zone particulièrement exposée à la désertification en raison des incendies. Outre les Canaries, le projet est à l’origine d’installations au Portugal et devrait dans un futur proche mener des tests dans certaines zones maritimes autour de Barcelone notamment.