États-Unis : un implant cérébral soigne les TOC chez une patiente

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Crédits : Wikimedia Commons / Josabeth

En 2023, des neurochirurgiens américains ont réussi à soigner une patiente atteinte de troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Les médecins sont parvenus à cette prouesse grâce à un implant cérébral qui a également permis de régler un autre problème chez la patiente, à savoir ses crises d’épilepsie.

Une patiente vivait l’enfer

Les implants cérébraux ont aujourd’hui assez mauvaise réputation, principalement en raison des recherches actuellement menées par Neuralink, une des sociétés d’Elon Musk. Il faut dire qu’en 2022, cette entreprise a été accusée de souffrances extrêmes chez des singes. En 2023, des volontaires qui participaient à des tests ont par ailleurs observé l’apparition d’effets secondaires inquiétants, notamment des changements de personnalité et de comportement.

En parallèle, d’autres chercheurs progressent, et parviennent à soigner des personnes efficacement et de manière bien plus discrète. C’est le cas d’une équipe du département de neurochirurgie de l’Université de Pennsylvanie et de l’Université des sciences et de la santé de l’Oregon (États-Unis), dont les travaux ont été publiés dans la revue 50 Neuron en octobre 2023.

À l’aide d’un implant, les médecins ont réussi à soigner Amber Pearsonn, une Américaine de 34 ans. Elle était à la fois atteinte de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et de crises d’épilepsie, une combinaison de troubles qui faisaient de sa vie un enfer.

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Le principal auteur des travaux Ahmed Raslan et sa patiente Amber Pearsonn. Crédits : Université des sciences et de la santé de l’Oregon

Un seul implant pour un double traitement

En 2016, Amber Pearsonn consulte pour ses crises d’épilepsie et subit une intervention chirurgicale deux ans plus tard. Néanmoins, l’ablation d’une petite zone du cerveau désignée comme étant responsable n’a finalement rien donné. La patiente tente alors la stimulation cérébrale profonde. Cette méthode consiste à placer dans une zone précise du cerveau un dispositif qui agit comme un stimulateur cardiaque. La méthode fonctionne alors pour les crises d’épilepsie, mais Amber Pearsonn demande aux médecins de paramétrer l’appareil afin que ce dernier agisse également sur les TOC.

Comme l’explique un communiqué qui relate l’affaire, la patiente a effectué quelques recherches qui lui ont permis de comprendre que la stimulation cérébrale profonde avait déjà donné des résultats prometteurs dans le traitement des troubles obsessionnels compulsifs. Néanmoins, jamais aucun dispositif du genre n’avait été mis au point pour traiter à la fois les TOC et les crises d’épilepsie.

Après cinq années de recherche, les médecins ont finalement conçu un nouvel appareil qui s’est révélé performant. Depuis, Amber Pearsonn peut à nouveau vivre une vie normale, bien que ni l’épilepsie ni les TOC n’aient totalement disparu. En revanche, les niveaux d’intensité de ces troubles ont largement baissé. Pour les médecins, la prochaine étape consistera à travailler sur une démocratisation de leur dispositif afin de soigner le maximum de gens possible.