Les industriels de l’agroalimentaire peuvent dĂ©sormais changer la composition de leurs aliments sans en informer les consommateurs. Une mesure temporaire visant Ă soutenir le secteur pendant la crise du Covid-19.
Au moins jusqu’au 1er juin prochain, les professionnels de l’agroalimentaire sont autorisĂ©s Ă proposer des produits dont la composition diffère de ce qui est indiquĂ© sur l’étiquette. Ceux-ci peuvent Ă©galement ĂŞtre fabriquĂ©s dans un site de production diffĂ©rent du site habituel. Une mesure exceptionnelle, appuyĂ©e par la Commission europĂ©enne, qui permet de soutenir un secteur malmenĂ© par la crise du coronavirus.
Ă€ cause des difficultĂ©s d’approvisionnement en matières premières, les industriels peuvent en effet ĂŞtre amenĂ©s Ă modifier lĂ©gèrement et temporairement leurs recettes. Par ailleurs, les modifications d’étiquetage sont Ă©galement difficiles Ă satisfaire tandis que l’activitĂ© des fournisseurs d’emballages est elle-mĂŞme affectĂ©e par la crise du Covid-19. Et parallèlement, le secteur doit continuer de redoubler d’efforts pour assurer une production suffisante et rĂ©pondre Ă la demande.
L’ONG Foodwatch appelle Ă plus de transparence
La dĂ©cision, qui peut effectivement s’expliquer en temps de crise, inquiète malgrĂ© tout certaines organisations. « ConfrontĂ©e Ă des difficultĂ©s d’approvisionnement, l’industrie agroalimentaire peut temporairement modifier ses recettes sans le prĂ©ciser sur l’étiquette. (….) Alors, comment savoir ce que nous mangeons rĂ©ellement ? », s’est notamment inquiĂ©tĂ©e vendredi 24 avril l’ONG Foodwatch.
ContactĂ©e par l’ONG, la Direction gĂ©nĂ©rale de la Concurrence, de la Consommation et de la RĂ©pression des fraudes (DGCCRF) assure que la liste des produits concernĂ©s par ces changements de compositions sera bientĂ´t prĂ©cisĂ©e sur leur site. Elle ajoute Ă©galement que ces modifications, systĂ©matiquement validĂ©es par la DGCCRF, sont mineures, et qu’elles ne mettent pas en danger la sĂ©curitĂ© des consommateurs, notamment allergiques.
« Aucune tolĂ©rance ne saurait ĂŞtre admise qui induirait un risque pour le consommateur ou qui conduirait Ă le priver d’une information essentielle Ă la caractĂ©risation ou la bonne utilisation du produit », assure l’agence.
MalgrĂ© tout, toujours par souci de transparence vis-Ă -vis des consommateurs, Foodwatch demande Ă ce que les marques et distributeurs, Ă dĂ©faut d’avoir Ă les prĂ©senter sur de nouvelles Ă©tiquettes, communiquent l’essentiel de ces changements sur leurs sites et rĂ©seaux sociaux.
Rappelons que l’ONG s’Ă©tait Ă©galement illustrĂ©e il y a quelques jours, fustigeant la hausse des prix des produits « grand format ». Si l’on imagine en effet que ce type de produit est moins cher au kilo, l’organisation avait au contraire dĂ©busquĂ© une dizaine d’exemples tĂ©moignant de l’inverse.
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