Doit-on considérer le saumon d’élevage comme étant le « poulet de la mer » ?

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Selon une étude récente menée en Australie et aux États-Unis, il serait possible de comparer le saumon d’élevage avec le poulet. Les chercheurs indiquent en effet que l’empreinte environnementale de ces deux types d’élevage ont un point commun important : l’alimentation des animaux.

Des impacts environnementaux très proches

Doit-on surnommer le saumon d’élevage « poulet de la mer » ? L’expression peut effectivement étonner, mais elle résume à elle seule la conclusion d’une étude publiée dans la revue Current Biology le 13 février 2023. Selon les scientifiques de l’Université Griffith à Nathan (Australie) et de l’Université de Californie à Santa Barbara (États-Unis), l’empreinte environnementale des élevages de saumon et de poulet est effectivement très proche.

Les meneurs de l’étude ont calculé l’empreinte environnementale de ces types d’élevage. Ce calcul concerne l’impact cumulé de ces activités et intègre plusieurs notions : les émissions de GES, la consommation d’eau douce ainsi que la pollution de l’environnement par les nutriments. Par ailleurs, les scientifiques n’ont pas seulement calculé l’empreinte environnementale des élevages de saumon, mais également ceux de deux autres salmonidés : la truite de mer et l’omble chevalier.

Les résultats montrent que les milieux naturels touchés par ces élevages sont très concentrés à l’échelle globale. En effet, 95 % de leur empreinte environnementale concerne moins de 5 % de la surface du globe. De plus, les lieux où les animaux sont élevés se trouvent pratiquement tous aux mêmes endroits.

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Les poulets et les saumons mangent la même chose

Si les élevages de poulet et de salmonidés font l’objet d’une telle concentration, les conditions dans lesquelles les animaux sont traités sont différentes. En effet, les poulets sont élevés sur la terre ferme et les poissons dans la mer. De plus, les principaux producteurs de poulet sont le Brésil, la Chine et les États-Unis, alors que les leaders du marché du saumon sont le Chili, la Norvège et le Pérou, ce qui semble assez paradoxal. En réalité, la plus grande partie de l’empreinte environnementale de ces élevages est causée par l’alimentation des animaux.

En effet, la nourriture représente plus de 78 % de l’empreinte environnementale chez les poulets et plus de 69 % chez les saumons. De plus, ces animaux mangent quasiment la même chose, leur alimentation étant composée d’ingrédients tels que du blé, du soja, des huiles végétales ainsi que des huiles de poisson.

L’étude souffre néanmoins d’un certain manquement, car elle ne prend pas en compte l’impact des huiles de poissons sauvages sur la biodiversité alors qu’elles sont massivement utilisées pour nourrir les saumons d’élevage. Malgré cela, les scientifiques espèrent que leurs résultats permettront de revoir l’alimentation animale afin de tendre vers une baisse de son empreinte environnementale. Une des solutions pourrait par exemple consister à utiliser des insectes et/ou des algues dans les mix donnés aux animaux.