Des chercheurs veulent utiliser CRISPR-Cas9 pour rendre les chats hypoallergéniques

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Et si un jour les chats devenaient hypoallergéniques ? Une société étasunienne mène actuellement des tests afin de parvenir à une telle prouesse. Pour ce faire, les chercheurs utilisent les controversés ciseaux génétiques CRISPR-Cas9. Toutefois, il faut savoir qu’une telle entreprise pose quelques problèmes.

Supprimer une protéine

L’allergie aux chats peut apparaître à n’importe quel âge et celle-ci se révèle plus que problématique pour les amoureux de ces animaux. Contrairement aux idées reçues, ce type d’allergie n’est pas provoqué par les poils des chats mais par une exposition à des allergènes que ces derniers produisent. Or, l’allergène le plus fréquent est la glycoprotéine Fel d1, sécrétée par les glandes salivaires et sébacées de l’animal.

Bien qu’il existe d’autres allergènes (ex : Fel d2), la suppression de la protéine Fel d1 pourrait en toute logique rendre une grande partie des chats hypoallergéniques ! Cet objectif est celui de la société étasunienne Indoor Biotechnologies, qui a détaillé ses recherches dans une publication dans la revue The Journal of Allergy and Clinical Immunology du 1er février 2020.

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Crédits : Eliens / Pixabay

Vers l’élaboration d’un médicament

Dans le cadre de ses recherches, Indoor Biotechnologies utilise l’outil d’édition génomique CRISPR-Cas9. Il faut toutefois savoir qu’actuellement aucun chat ne participe aux tests. En effet, les chercheurs travaillent uniquement sur des cellules, prélevées sur une cinquantaine de chats, afin de tenter de supprimer la protéine Fel d1.

Principal meneuse de l’étude, Nicole Brackett extrait l’ADN avant d’isoler et de séquencer le génome de la protéine Fel d1. Actuellement, l’intéressée cherche des similitudes dans le génome de chacune des cellules. L’objectif ? Trouver une séquence permettant l’utilisation des ciseaux génétiques CRISPR-Cas9.

Selon l’étude, les premiers résultats sont plutôt prometteurs. Or, il s’agit visiblement d’une première étape vers la création d’un médicament sous forme de cachet à administrer aux animaux. Ainsi, ce dernier aurait la mission de supprimer la production de protéine Fel d1.

Malheureusement, deux problèmes viennent perturber la mission des scientifiques. Premièrement, il est possible que la protéine Fel d1 aient des fonctions essentielles pour les chats, ce qu’il faudra évidemment vérifier. Ensuite, les tests sur des chats seront inévitables afin de mettre au point le fameux médicament. Naturellement, ceci ne devrait pas plaire aux associations de défense des animaux.

Depuis une poignée d’années et l’apparition de l’outil d’édition génomique CRISPR-Cas9, la polémique reste très présente malgré les promesses de cette innovation. Rappelons qu’en avril 2019 a été lancé un essai clinique sur deux patients atteints d’un cancer, un myélome pour le premier et un sarcome pour le second. L’objectif est de modifier l’ADN des volontaires afin de permettre aux cellules immunitaires de détruire les cellules cancéreuses.