Une équipe de paléontologues annonce la découverte du plus petit fossile de singe jamais découvert. Le spécimen évoluait en Amérique du Sud il y a environ 18 millions d’années.
C’est sur une rive exposée, le long du RÃo Alto Madre de Dios, dans le sud-est du Pérou, que les chercheurs ont fait la découverte. Et il fallait avoir l’œil. Après avoir amassé près d’une tonne de sédiments, nettoyés puis passés au tamis, Richard Kay et son équipe de l’Université de Duke (États-Unis) ont en effet identifié une petite dent fossilisée de la taille d’un grain de sable. Après analyses, il ressort que la pièce appartenait à une toute nouvelle espèce de primate évoluant dans la région il y a environ 18 millions d’années. Les détails de l’étude sont publiés dans le Journal of Human Evolution.
Un peu plus de 200 grammes sur la balance
Sur la base de la taille et de la forme de la dent (molaire), les chercheurs suggèrent que l’animal – baptisé Parvimico materdei – se nourrissait de fruits et d’insectes. Ils ont également été en mesure de déterminer son poids : un peu plus de 200 grammes. « C’est de loin le plus petit singe fossile jamais découvert dans le monde, note Richard Kay. Seule une espèce de singe vivant à ce jour est plus petite (à peine) : le ouistiti pygmée ». Ces petits animaux, à l’âge adulte, ne pèsent en effet que 100 grammes environ.
Combler un chapitre manquant
La découverte est également très intéressante d’un point de vue chronologique, car elle permet de combler un fossé dans les archives fossiles.
Les chercheurs pensent en effet que les primates sont arrivés d’Afrique en Amérique du Sud il y a environ 40 millions d’années. Ils ont ensuite pu se diversifier. On dénombre aujourd’hui 150 espèces du « Nouveau Monde ». Il s’agit de l’un des deux grands groupes de singes vivant sur Terre, avec les catarhiniens, ou singes de l’Ancien Monde (parmi lesquels figurent les babouins, les orangs-outans, les gorilles, chimpanzés ou les Hommes). Ceci dit, on enregistrait jusqu’à présent un vide dans les archives fossiles concernant les singes de cette première classe entre 13 et 31 millions d’années.
La découverte de Parvimico Parvimico, âgé de 18 millions d’années environ, permet donc d’y voir un peu plus clair dans la chronologie. Les chercheurs ambitionnent maintenant de poursuivre leurs recherches en Amazonie péruvienne jusqu’à la fin du mois d’août. Avec, on l’espère, de nombreuses autres découvertes à la clé.
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