Les masques FFP2 offrent l’une des meilleures protections contre le Covid-19. Toutefois ceux-ci sont jetables, tout comme les masques chirurgicaux. Des chercheurs basés aux États-Unis évoquent quelques pistes afin de les décontaminer, mais aucune ne fait l’unanimité.
Décontaminer les masques ?
Les masques FFP2 (ou N95) font l’objet d’une pénurie quasi-mondiale. En France, cette pénurie s’accompagne de ce qui ressemblerait à un scandale d’État. Il faut rappeler que ces masques offrent l’une des meilleures protections en filtrant 95 % des particules de l’air aspiré. De plus, il incombe de les différencier des masques chirurgicaux. En effet, ces derniers protègent davantage les autres en limitant les projections de particules.
En ces temps de pénurie, une question demeure : pourquoi ne pouvons-nous pas réutiliser ces masques FFP2 ? Selon un article publié par Fast Company le 25 mars 2020, la réponse est simple. Malheureusement, il n’existe aucune solution fiable concernant leur décontamination. Le fait est que les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) aux États-Unis se sont penchés sur certains moyens. Il en existe plusieurs, mais des problèmes rendent impossible leur adoption.
Des risques trop importants
Par décontamination, il faut comprendre élimination des virus sur les masques. Or, une mauvaise décontamination pourrait avoir un effet pervers. En effet, au lieu de protéger, les masques pourraient à l’inverse contribuer à la propagation du Covid-19 ! Les solutions proposées sont pourtant variées. Il est par exemple question de placer les masques au micro-ondes pour générer assez de chaleur avant de les désinfecter par le biais de rayons ultraviolets. Une autre méthode consiste à utiliser de l’eau de Javel. Malheureusement, après l’utilisation de l’une ou l’autre de ces méthodes, les masques risquent d’être endommagés. Même si certains ressortent intacts, ces pratiques sont risquées.
Par ailleurs, une précision exemplaire est indispensable au processus de décontamination. Or, les CDC ont pratiqué des essais mais tout le monde n’est pas scientifique et ne dispose pas d’un environnement adapté. Le risque est donc très important concernant les particuliers. Par exemple, si l’on explique aux citoyens qu’un passage de 30 secondes au micro-ondes est efficace, certains pourraient être tentés de laisser leur masque 2 minutes pour être certain de tuer le virus. Autrement dit, on encouragerait des pratiques peu sécurisées. Même dans un hôpital bien équipé, désinfecter suffisamment de masques FFP2 serait tout simplement impossible.
En conclusion, aucune méthode n’est 100 % fiable et il est totalement déconseillé de réutiliser les masques.