Covid-19 : mettre un masque usagé est plus dangereux que de ne rien porter

masque coronavirus covid-19
Crédits : Matthew de Lange / iStock

Outre-Atlantique, une Ă©quipe de chercheurs rappelle que l’efficacitĂ© du masque rĂ©side dans sa capacitĂ© de filtration. Or, lorsque celui-ci n’est pas remplacĂ© Ă  temps, cette capacitĂ© diminue beaucoup trop, augmentant du mĂŞme coup les risques de contamination.

Éviter une chute du niveau de filtration du masque

Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que le port du masque rĂ©duit les risques de contamination face au coronavirus SARS-CoV-2. NĂ©anmoins, il est nĂ©cessaire de le changer après quelques heures d’utilisation. Selon une Ă©tude publiĂ©e dans la revue Physics of Fluids le 15 dĂ©cembre 2020, porter un masque usagĂ© comporterait davantage de risques de contamination que le fait de ne rien porter du tout. Les chercheurs de l’UniversitĂ© du Massachusetts Ă  Lowell (États-Unis) expliquent que l’efficacitĂ© du masque dĂ©pend principalement de sa capacitĂ© Ă  filtration.

Selon les scientifiques de l’Ă©tude, il est nĂ©cessaire qu’un masque ait un niveau de filtration d’au moins 65 % pour rester efficace. En revanche dans le cas d’un masque usagĂ©, ce mĂŞme niveau de filtration peut tomber Ă  25 % ! Il y a donc ici un risque bien important de dĂ©pĂ´t d’aĂ©rosols ambiants. Ainsi, le risque de contamination devient bien plus Ă©levĂ©.

masque Covid 19
Crédits : Nickolay Romensky / Wikipedia

Des particules sur tout le visage !

Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs ont effectuĂ© une modĂ©lisation (voir ci-après) de l’effet d’un masque chirurgical sur le flux d’air inhalĂ© par les personnes qui le portent. Pour ce faire, ils ont identifiĂ© le dĂ©pĂ´t des gouttelettes sur le tissu ainsi que le visage des participants. Selon les rĂ©sultats, un masque ne bloquant pas totalement les gouttelettes diffuse ces dernières sur toute la surface du visage. De plus, le flux d’air s’en trouve ralenti, favorisant l’inhalation des particules et donc, du virus dans le système respiratoire. Rappelons au passage le fait qu’Ă  l’origine, les diffĂ©rents masques n’ont pas tous la mĂŞme efficacitĂ©. Le plus performant est Ă©videmment le FFP2 (ou N95), suivi du masque chirurgical puis de celui en tissu. D’ailleurs, l’efficacitĂ© de ce dernier est très relative.

Dans tous les cas, en changer très rĂ©gulièrement permet de maintenir un niveau de protection suffisant. Ă€ ce propos, une sociĂ©tĂ© Ă©cossaise a rĂ©cemment crĂ©Ă© un système d’étiquette destinĂ© aux masques. En changeant de couleur au fil des heures, celle-ci informe la personne lorsque vient le moment de changer de masque. Enfin, peu importe le type de masque que l’on porte, les mesures barrière sont toujours indispensables. Cela inclut l’hygiène au niveau des mains ainsi que la distanciation sociale.