Covid-19 : cette start-up dit avoir une solution meilleure qu’un vaccin classique

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La start-up étasunienne Codagenix pense à injecter un virus vivant dans l’organisme. Toutefois, celui-ci relève d’une version « désoptimisée » ou « au ralenti », ce qui pourrait être plus efficace qu’un vaccin classique pour induire une réponse immunitaire. En revanche, si cette approche semble avoir plusieurs avantages, les risques ne sont pas négligeables.

Une version affaiblie du virus

Actuellement, pas moins de 200 vaccins sont en cours de développement et tous n’ont pas adopté une approche similaire. Toutefois, ces approches ont chacune plusieurs inconvénients. Il peut s’agir d’une réponse immunitaire insuffisante, d’effets secondaires ou encore d’une possibilité de fabrication limitée. Selon une publication du MIT Techynology le 16 septembre 2020, la start-up Codagenix travaille sur une approche qui se différencie des autres. L’idée apparaît plus simple et plus rapide, c’est-à-dire injecter l’authentique coronavirus Sars-CoV-2 mais dans une version affaiblie. En somme, le virus est « au ralenti » afin de se répliquer d’une manière moins efficace.

«Chaque virus, qu’il s’agisse de la grippe, du Zika ou du rhume, utilise la machinerie de la cellule hôte (ribosome) pour traduire son génome et synthétiser ses protéines. Notre algorithme informatique recode et « désoptimise » les codons des gènes viraux, plaçant les gènes dans un langage qui est lu plus lentement par le ribosome de la cellule hôte», explique Codagenix.

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Une réponse immunitaire plus puissante

Ainsi, ces gènes désoptimisés codent exactement les mêmes séquences protéiques que le virus normal, mais de façon moins efficace. Dans sa version normale, le Sars-CoV-2 peut se répliquer environ 100 millions de fois à l’intérieur d’une cellule en seulement 24 heures. Or, sa version au ralenti engendre deux fois moins de copies en laboratoire. Dans l’organisme, celle-ci pourrait copier encore moins rapidement, par un facteur 1 000. Autrement dit, ceci donnerait au système immunitaire davantage de temps pour réagir. Moins pathogène, ce virus pourrait également induire une réponse immunitaire bien plus puissante que les vaccins classiques. Selon les chercheurs, ceci est le fait de la présence de tous les antigènes de la version normale du virus.

Dans le cas d’un vaccin utilisant une souche vivante, l’organisme rencontre le virus dans sa totalité et pas seulement les protéines de pointe. Ainsi, le corps produit non seulement des anticorps mais également des lymphocytes T ainsi que des formes d’immunité dans les voies nasales. Un autre avantage apparaît en cas de mutation du virus. Il n’y aurait alors aucun besoin de développer un nouveau vaccin dans la mesure où l’on utilise sa version la plus basique.

Une méthode risquée

Le « vaccin vivant » de Codagenix est en réalité similaire à la forme la plus ancienne des vaccins, c’est-à-dire celle du virus affaibli. La Science développe depuis des décennies ce genre de vaccin dans le but de vaincre diverses maladies telles que la polio, la varicelle ou encore la fièvre jaune. En revanche, ceux-ci sont habituellement cultivés dans des Å“ufs d’animaux comme la poule afin d’obtenir une adaptation à leur hôte et une virulence réduite pour l’humain.

Quand bien même ce type de virus comporte de nombreux avantages, peu se retrouvent finalement sur le marché. Le PDG de Codagenix Robert Coleman l’avoue lui-même : il incombe de réajuster le code en permanence car personne ne sait comment les mutations du virus peuvent se comporter. C’est pour cette raison que cette start-up a recours à l’intelligence artificielle. En élaborant le meilleur code possible, il est possible de réduire le danger pour l’humain, bien que cette méthode soit risquée.