Quand les « chuchoteurs » murmurent à l’oreille des chevaux

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Est-il réellement possible de murmurer à l’oreille des chevaux ? Selon la science, la réponse est oui. Des chercheurs en comportement animal détaillent en effet le travail de professionnels capables de communiquer avec ces animaux et se faire comprendre.

Une forte perception des sons

En 1998, est sorti le film L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux avec le célèbre acteur Robert Redford. Ce dernier y jouait le rôle d’un dresseur de chevaux dont l’objectif était de guérir psychologiquement le cheval d’une adolescente de treize ans. Dans le scénario, la jeune fille a eu un accident traumatisant avec son animal à la suite duquel elle a été amputée d’une jambe. L’homme qui lui vient en aide est un « chuchoteur », un métier qui existe réellement et met en pratique des méthodes d’équitation douce dans le cadre d’une éducation ou d’une rééducation de l’animal. En général, le chuchoteur se différencie de l’éthologue équin dans la mesure où celui-ci se base sur les travaux de chercheurs en comportement animal. Le chuchoteur n’est pas un scientifique, mais les savoirs dont il dispose et qu’il transmet se vérifient par la science.

Des chercheurs suisses ont en effet travaillé sur le sujet et ont publié leur étude dans la revue BMC Biology. Leur objectif était alors de vérifier l’efficacité des pratiques des chuchoteurs. Or, les résultats ont permis de comprendre que les chevaux domestiques ou sauvages perçoivent les sons avec précision. Comme les cochons, les chevaux sont ainsi capables de comprendre les intentions et les émotions caractérisant les voix qui s’adressent à eux. Selon l’étude, il se pourrait que la longue histoire de domestication liant les chevaux aux humains soit la source de cette évolution comportementale, du moins en partie. Par ailleurs, la sélection volontaire des chevaux les plus réceptifs à la collaboration avec les humains pourrait accentuer le phénomène.

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Les chevaux différencient les émotions négatives et positives

Les chercheurs suisses ont comparé quatre espèces de chevaux ainsi que des sangliers et des cochons. Or, à l’exception des sangliers, tous les autres animaux ont eu des réactions plus intenses aux voix chargées négativement qu’aux voix chargées positivement. De plus, les scientifiques estiment que cette compréhension serait encore plus forte lorsque les humains se tiendraient très près des chevaux pour leur parler. Évidemment, les animaux ne comprennent pas le sens des mots, mais ils savent reconnaître précisément une émotion négative ou positive.

L’étude suggère également que les chevaux et les cochons peuvent subir une contagion émotionnelle. Autrement dit, ils seraient capables d’adopter une attitude correspondant aux émotions que les humains expriment. Ainsi, il serait possible que les chevaux soient capables d’empathie, bien que rien aujourd’hui ne puisse permettre de l’affirmer fermement. L’intelligence émotionnelle des chevaux pourrait dans un futur proche faire l’objet d’autres études pour apporter davantage de précisions.