La Chine dévoile un projet de porte-conteneurs géant à propulsion nucléaire

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Crédits : SHansche / iStock

Il y a peu, la Chine a présenté un nouveau navire-cargo, ce qui confirme son engagement pour la décarbonisation du transport maritime. Ce monstre des mers peut transporter 24 000 containers, une capacité s’approchant de celle du cargo le plus imposant au monde.

Un réacteur utilisant des sels de thorium

« Le niveau actuel des concentrations de gaz à effet de serre nous conduit vers une augmentation des températures bien supérieure aux objectifs de l’Accord de Paris d’ici à la fin du siècle. », avait déclaré Petteri Taals, secrétaire général de l’Organisation maritime mondiale (OMM), le 15 novembre 2023, à quelques jours de l’ouverture de la COP 28.

Pour contribuer à limiter les dégâts concernant le climat, l’OMM a approuvé l’objectif zéro carbone pour le transport maritime d’ici à 2050. Si le chemin reste très long, un pays semble déjà avoir passé la vitesse supérieure : la Chine. Comme l’indique le South China Morning Post dans un article du 5 décembre 2023, le pays vient de dévoiler l’un des plus imposants porte-conteneurs à propulsion nucléaire au monde. Baptisé KUN-24A, le cargo chinois peut embarquer à son bord pas moins de 24 000 containers. À titre de comparaison, l’actuel plus gros navire de ce type est commercialisé par MSC et est capable de transporter 24 116 containers.

Toutefois, le KUN-24A n’abrite pas de réacteurs à eau pressurisée comme les autres navires du même genre. En réalité, celui-ci renferme un réacteur qui intègre des sels fondus utilisant du thorium. Rappelons au passage que le thorium (numéro atomique 90) est un métal se trouvant en abondance en Chine, principalement dans les roches et les sols.

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Crédits : Weibo/ 中国远洋海运杂志社

Un projet encore dans les tiroirs

Si le nucléaire pose d’autres problèmes (notamment au niveau de la sécurité), il permet d’éviter le recours aux énergies fossiles et n’émet donc pas de gaz à effet de serre. Néanmoins, il existe une zone d’ombre concernant l’utilisation du sel fluoré et les impacts environnementaux que le navire pourrait causer.

Par ailleurs, certains s’interrogent sur une potentielle application militaire du KUN-24A dans le contexte actuel de renforcement des capacités de défense de la Chine. Néanmoins, les caractéristiques du réacteur au thorium ne semblent pas pour l’instant correspondre à des besoins militaires. À l’heure où sont écrites ces lignes, la construction du navire n’a pas encore débuté et aucune date n’a été communiquée. Toutefois, l’assemblage du navire devrait se faire dans le chantier naval de Jiangnan, près de Shanghai.

Rappelons enfin que dans les années 1980, les navires civils à propulsion nucléaire avaient disparu, laissant ce genre de technologie aux mains des différentes armées du monde.