Ces 3 compositions musicales favorisent le développement du cerveau des prématurés

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Une récente étude suggère que certaines musiques permettraient d’améliorer les réseaux neuronaux d’enfants nés prématurés, entre la 24e et la 32e semaine.

Une grande partie de la croissance neuronale se produit durant les dernières semaines de grossesse. C’est pourquoi de nombreux bébés prématurés présentent des réseaux de neurones altérés, entraînant des difficultés d’apprentissage. Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Genève (Suisse) suggère aujourd’hui que certaines musiques, spécialement composées pour l’occasion, pourraient stimuler la croissance cérébrale de ces prématurés.

Trois compositions musicales

Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont fait appel au compositeur Andreas Vollenweider. Accompagné d’une infirmière en soutien du développement, le musicien a commencé à expérimenter plusieurs sons sur des bébés nés entre la 24e et la 32e semaine de grossesse. Après plusieurs essais, ont été retenues trois compositions musicales à l’écoute desquelles les bébés avaient le mieux réagi. Chacune de ces compositions durait environ huit minutes.

« Il était important que ces stimuli musicaux soient liés à l’état du bébé, explique Lara Lordier, principale auteure de l’étude. Nous voulions structurer la journée avec des stimuli agréables aux moments appropriés : une musique pour accompagner leur réveil, une musique pour accompagner leur endormissement, et une musique pour interagir pendant les phases d’éveil ». Notons à titre d’information que l’instrument qui a le plus suscité de réactions était le pungi. Vous savez, cet instrument utilisé par les charmeurs de serpents indiens.

bebe ecoute de la musique classique effet Mozart
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Vint ensuite l’heure des tests. Plusieurs bébés nés prématurés participant à l’étude ont été séparés en deux groupes. Le premier a bénéficié de l’écoute de ces musiques, à raison de cinq séances par semaine (une musique par jour dans un casque). Tandis que le second groupe (témoin) était privé de musique. À 40 semaines, tous les cerveaux des bébés ont été analysés par IRMf. Ces résultats ont ensuite été comparés à des analyses faites également à 40 semaines sur des cerveaux de bébés nés à terme et en bonne santé.

Des résultats positifs

Résultat : les bébés qui n’avaient pas écouté de musique présentaient toujours des altérations de certaines régions cérébrales, comparées à celles des nourrissons nés à terme. « Le réseau le plus touché était le réseau saillant qui détecte les informations et évalue leur pertinence à un moment précis, puis établit le lien avec les autres réseaux cérébraux qui doivent agir, explique la chercheuse. Ce réseau est essentiel, à la fois pour apprendre et exécuter des tâches cognitives, ainsi que dans les relations sociales ou la gestion émotionnelle ».

À l’inverse, les bébés prématurés ayant écouté de la musique ont présenté des améliorations sur plusieurs réseaux de neurones. De manière plus générale, l’organisation globale du réseau cérébral chez les bébés ayant écouté la musique était davantage semblable à celle observée chez les nourrissons nés à terme.

On ne connaît pas pour l’heure les effets à très long terme de ces « thérapies musicales ». Mais nous pourrions bientôt avoir la réponse. Les chercheurs devraient en effet poursuivre leur évaluation sur ces mêmes enfants, qui devraient bientôt avoir 6 ans. C’est en effet à cet âge que les premiers troubles cognitifs commencent à être détectables.

Pour les intéressé·e·s, voici un exemple de composition musicale testée lors de cette étude :

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