En Floride, alors qu’il cherchait des coquillages pour dîner, un homme est tombé sur une pépite : une praire anormalement grande. Conscient qu’il pouvait s’agir d’un spécimen atypique, l’homme a conservé le bivalve pour le faire étudier. Résultat : l’animal aurait vu le jour il y a plus de deux cents ans.
Il y a deux ans, une étude avait fixé la limite absolue de la durée de vie humaine autour de 150 ans. Cependant, d’autres espèces dotées de caractéristiques permettant de retarder le processus de vieillissement sont capables de vivre beaucoup plus longtemps. C’est notamment le cas des baleines boréales (Balaena mysticetus), des requins du Groenland (Somniosus microcephalus) ou encore des moules perlières d’eau douce (Margaritifera margaritifera).
Retrouvée dans l’Atlantique Nord, la cyprine, ou praire d’Islande (Arctica islandica), qui bénéficie d’un métabolisme particulièrement lent, est une espèce de mollusques bivalves également concernée par ces durées de vie exceptionnelles. Selon le National Museum Wales, l’un de ces spécimens, qui a été trouvé au large des côtes islandaises en 2006, avait 507 ans.
Plus récemment, un certain Blaine Parker est tombé sur l’une de ces praires à quelques mètres au large de la plage d’Alligator Point, en Floride (États-Unis). Le coquillage mesure environ quinze centimètres de diamètre et pèse 1,1 kilogramme.
Plus de 200 ans
Comme pour les arbres, l’âge de ce type de coquillage peut être déterminé via les anneaux de croissance présents sur sa coquille. Ici, l’homme en a compté 214. Autrement dit, il semblerait que cet animal ait vu le jour en 1809. À titre d’information, Abraham Lincoln (premier président républicain de l’histoire américaine) est né la même année. Il s’agit par conséquent ici de la quatrième praire la plus ancienne jamais enregistrée.
Rappelons que les chercheurs utilisent parfois les coquilles de ces animaux vieux de plusieurs siècles pour identifier les changements dans le système climatique de l’Atlantique Nord. L’analyse des isotopes de l’oxygène et du carbone a notamment révélé un changement radical dans l’interaction entre l’océan et l’atmosphère lorsqu’une période de refroidissement régional s’est terminée vers 1850.
Initialement, Blaine Parker cherchait des coquillages sur la plage pour faire de la chaudrée. Il s’agit d’une recette de cuisine traditionnelle de soupe de poisson originaire des régions du littoral atlantique de Charente-Maritime et de Vendée. Finalement, il a décidé de la garder en vie. Travaillant au Gulf Specimen Marine Laboratory, il l’a amené avec lui au travail avant de la relâcher en mer avec son équipe.
