Le prochain atterrissage humain sur la Lune de nouveau repoussé

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Image conceptuelle d'un astronaute Artemis marchant sur la surface lunaire. Crédits : NASA

Le premier atterrissage en équipage sur la Lune du programme Artemis devra encore attendre. Initialement prévu en 2024, puis en 2025, ce dernier aura finalement lieu au plus tôt en 2026, selon l’inspecteur général de la NASA. En cause : la pandémie, des dépassements de budgets et d’importants retards techniques.

Nouveaux retards pour Artemis

Comme vous le savez, la NASA et ses principaux partenaires visent à s’établir durablement sur la Lune dans le cadre du programme nommé Artemis. Le premier volet de cet incroyable projet interviendra l’année prochaine avec l’envoi d’une capsule non habitée autour de la Lune. Artemis 2 enchaînera au plus tard en mai 2024 avec une mission habitée en orbite autour de la Lune. Prévu initialement en 2024 puis en 2025, le retour des humains sur le sol lunaire sera finalement décalé à 2026 au plus tôt.

Paul Martin, l’inspecteur général de la NASA, a en effet annoncé la nouvelle aux législateurs lors d’une audience du sous-comité de l’espace et de l’aéronautique de la Chambre ce mardi 1er mars dans le cadre d’une mise à jour sur le programme Artemis. Plusieurs facteurs justifient ce nouveau retard. La pandémie de coronavirus a notamment généré d’importants problèmes au niveau de la chaîne d’approvisionnement. De nombreux membres du personnel étaient aussi régulièrement et temporairement écartés en raison des protocoles de sécurité.

Des problèmes budgétaires ont également été soulignés. Il y a quelques mois, un nouvel audit du bureau de l’inspection générale de la NASA (OIG) avait en effet estimé les dépenses de l’agence américaine à 93 milliards de dollars d’ici 2025 pour son programme Artemis. Le coût de production actuel d’un seul système SLS/Orion est quant à lui désormais estimé à 4,1 milliards de dollars par lancement. C’est beaucoup plus que prévu. Sans mesures visant à réduire les coûts de ses futures missions, la NASA ne pourra donc pas maintenir son programme Artemis dans sa configuration actuelle.

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Crédits : NASA/Frank Michaux

SLS, Starship et combinaisons

Enfin, n’oublions pas les préoccupations techniques. Le lanceur super-lourd SLS, censé transporter les humains sur la Lune au milieu de la décennie, a essuyé de nombreux retards lors des dernières phases de tests. La mission Artemis 1, qui devait initialement être lancée en novembre 2021, ne pourra ainsi pas décoller avant mai 2022 au plus tôt.

Les retards techniques sont également en partie dus aux protestations et au procès intenté par Blue Origin à la NASA l’année dernière concernant l’attribution du contrat HLS à SpaceX. De son côté, le Starship, censé déposer les futurs astronautes sur la Lune, doit encore opérer un premier vol orbital (probablement avant la fin de l’été), avant de proposer un premier ravitaillement dans l’espace dans le cadre d’une mission de démonstration, puis un atterrissage non habité sur la Lune.

Enfin, la NASA évoque également des problèmes de combinaisons. Au cours des quatorze dernières années, l’agence a en effet imaginé de nouvelles structures jugées plus sûres, plus efficaces et plus confortables. Malheureusement, leur développement a coûté très cher (près d’un milliard à venir) et pris aussi beaucoup de retard. Selon un récent audit, les deux premières combinaisons ne seront pas prêtes avant au moins 2025.