La NASA se résout à louer ses futures combinaisons spatiales au privé

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Crédits : NASA

Dans le cadre de la mission Artemis III qui verra de nouveau des Américains se poser sur la Lune, les astronautes seront habillés de nouvelles combinaisons spatiales. Ces dernières, compte tenu du retard et des coûts impliqués dans le développement de ces mini-vaisseaux personnalisés au cours de ces dernières années, seront finalement louées au secteur privé, a fait savoir l’agence américaine.

Dans l’espace, les combinaisons extra-véhiculaires se présentent comme de véritables vaisseaux personnalisés permettant de maintenir les astronautes en vie en attendant leur retour en milieu pressurisé. Il y a quelques années la NASA, qui ambitionne de retourner sur et autour de la Lune dans le cadre du programme Artemis, et plus tard de s’envoler pour Mars, a donc repensé ses équipements datant de « l’Ère Apollo ».

Au cours des quatorze dernières années, l’agence a imaginé des combinaisons spatiales de nouvelle génération baptisées Extravehicular Mobility Unit, jugées plus sûres, plus efficaces et plus confortables. Sur le papier, ces structures ont tout pour plaire. Malheureusement, leur développement a non seulement coûté très cher (plus de 420 millions de dollars aujourd’hui et près d’un milliard à venir), mais il a pris aussi beaucoup de retard. Un récent audit a en effet souligné que les deux premières combinaisons, qui devaient initialement être prêtes au vol pour 2024, ne le seront pas avant 2025 au plus tôt.

Autrement dit, vous l’aurez déjà compris, le retour sur la Lune des astronautes américains en 2024 est d’ores et déjà compromis.

Une approche commerciale

Compte tenu de la situation, la NASA a décidé de travailler autrement. Il y a quelques jours, le Johnson Space Center a en effet lancé un appel à l’industrie pour développer ces fameuses combinaisons. Le secteur privé sera donc mis à contribution. Il s’agira essentiellement de louer ces structures dans le privé, et non de les construire en interne à un coût beaucoup plus élevé.

Les soumissionnaires pourront utiliser la technologie développée par la NASA pour ses combinaisons xEMU, ou bien proposer leurs propres conceptions, indique le document. Elles devront néanmoins répondre à une variété d’exigences, y compris jusqu’à six sorties dans l’espace sur la surface lunaire lors des premières missions Artemis. Elles devront également être constituées de matériaux capables de limiter à 100 grammes la quantité de régolithe lunaire ramenée dans « l’environnement de la cabine » après chaque sortie sur la Lune. La NASA prévoit d’attribuer un contrat d’ici avril prochain.

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La combinaison spatiale de nouvelle génération initialement conçue par la NASA. Crédits : NASA

Pour l’heure, on ignore quelles entreprises sont intéressées. Il y a quelques mois, Elon Musk avait néanmoins déjà proposé son aide à la NASA, par le biais de SpaceX, pour accélérer le développement des nouvelles combinaisons américaines.