L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a récemment publié un rapport rappelant à quel point la disparition d’espèces pourrait impacter l’agriculture, et donc l’alimentation.
Risques de pénurie alimentaire
Dans un communiqué publié le 22 février 2019, la FAO présente son dernier rapport. Il s’agit d’un important document (PDF en anglais de 519 pages) dont le but est de démontrer via « des preuves toujours plus nombreuses » que la diminution drastique de la biodiversité actuellement à l’œuvre dans l’agriculture et l’alimentation comporte des risques de pénurie alimentaire à l’échelle mondiale. La FAO a déclaré s’être basée sur des observations effectuées dans 91 pays pour élaborer ce dossier qui réaffirme l’importance clé de la diversification dans l’agriculture.
« La biodiversité pour la nourriture et l’agriculture comprend non seulement les cultures et le bétail, les arbres plantés et récoltés et les espèces aquatiques pêchées ou élevées, mais aussi la myriade d’autres espèces de plantes, d’animaux et de micro-organismes qui soutiennent la production, que ce soit en créant et en maintenant des sols sains, en pollinisant des plantes, en purifiant l’eau, en assurant une protection contre les phénomènes météorologiques extrêmes, en permettant aux ruminants de digérer des matières végétales fibreuses ou en fournissant d’autres services indispensables », peut-on lire dans le rapport.
La FAO rappelle également l’importance des 17 objectifs de développement durable de l’ONU. Citons par exemple la lutte contre la déforestation, l’amélioration de l’éducation et de la santé ou encore la volonté de vaincre la pauvreté et la faim dans le monde. Alors que ces objectifs sont prévus pour être atteints en 2030, il faut savoir que la biodiversité a une place de choix dans nombre d’entre eux.
Un rapport pour agir
Par exemple, le manque de diversité dans les productions agricoles fait que celles-ci sont beaucoup plus exposées aux maladies et autres parasites. Les variations liées au changement climatique sont également préoccupantes, plus précisément en ce qui concerne la montée des températures, le dérèglement des précipitations ou encore l’apparition de nouvelles maladies. La FAO estime qu’il faudrait protéger les nombreuses espèces animales et végétales dont les propriétés peuvent contribuer à « améliorer la résilience des systèmes de production face aux effets du changement climatique ». Ainsi, les écosystèmes pourraient être plus résistants et garantir la sécurité alimentaire mondiale.
Si les pratiques agricoles ont légèrement évolué, il reste de très nombreux progrès à effectuer. La FAO appelle donc les gouvernements à mener davantage d’actions. Rappelons que pas moins de 6000 plantes sont cultivées par l’humain pour se nourrir, mais que seulement 200 contribuent réellement à l’alimentation mondiale dans son ensemble. Par ailleurs, 9 de ces plantes représentent à elles seules 66 % des variétés cultivées !
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