Des traces de tritium dans l’eau de 6 millions de Français ?

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L’association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (ACRO) alertait il y a quelques jours sur la présence de tritium dans l’eau du robinet en Frane. Il y aurait plus de 6 millions de personnes concernées.

Doit-on se méfier de l’eau en France ? L’ACRO publiait le 17 juillet dernier une carte exclusive de la contamination radioactive de l’eau potable dans l’hexagone. On apprenait alors que 268 communes (6,4 millions de personnes) étaient concernées par la présence de tritium – de l’hydrogène radioactif rejeté par les installations nucléaires – dans l’eau du robinet. Notamment les foyers basés près de la Seine (centrale de Nogent sur Seine), et ceux situés le long de la Vienne et de la Loire à cause des rejets radioactifs des installations nucléaires d’EDF. Les taux mesurés restent néanmoins très inférieurs au seuil sanitaire établi par l’OMS.

Le tritium, qu’est-ce que c’est ?

Le tritium est une version radioactive de l’atome d’hydrogène. On en retrouve (un peu) à l’état naturel sur notre planète. En cause, le rayonnement cosmique qui, dans la haute atmosphère, provoque une réaction chimique des atomes d’azote et d’oxygène qui se transforment alors en tritium. L’élément se combine ensuite à de l’oxygène pour former de l’eau dite « tritiée ». On en retrouve un peu dans les fleuves et rivières, mais les quantités restent relativement faibles.

La principale source de tritium dans le monde reste l’activité humaine dans les centrales nucléaires. On utilise en effet l’eau des rivières pour refroidir le cœur des réacteurs. L’eau, alors chargée en tritium, est alors stockée, avant d’être progressivement rejetée dans la nature où elle se dilue.

tritium
Toutes les centrales produisent du tritium. Crédits : Pixabay

Et côté « danger » ?

On considère le tritium comme cancérigène et mutagène pour l’Homme dans le cas d’une exposition à de très fortes doses – de l’ordre du giga-becquerel. L’OMS suggère que cette dose pourrait être atteinte chez l’adulte par la consommation quotidienne de deux litres d’eau tritiée à hauteur de 7,8 kBq/l. La réglementation française, elle, note que l’eau peut être considérée comme potable sans restriction jusqu’à 100 Bq/L (becquerel par litre).

La moyenne sur 2016 et 2017 relevée ici par l’ACRO est de 31 Bq/litre. Il n’y a donc pas de risque sanitaire, mais pour l’organisation, ces chiffres ne sont pas à prendre à la légère. « La présence régulière dans l’eau du robinet de tritium rejeté par les centrales nucléaires met en évidence un risque de contamination d’autres polluants radioactifs à des niveaux beaucoup plus élevés », peut-on lire dans un communiqué. L’acro prévient : « en cas d’accident grave sur une des centrales nucléaires sur la Seine, la Vienne, ou la Loire, ce sont des millions de personnes qui risquent d’être privées d’eau potable ».

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