Une espèce hybride issue du croisement entre le coyote, le chien et le loup subit actuellement une véritable explosion démographique dans le nord du continent américain. Estimés à plusieurs millions de spécimens rien qu’aux États-Unis, les chercheurs s’interrogent désormais sur le fait de lui accorder ou non le titre de « nouvelle espèce ».
S’il est extrêmement rare que l’humanité soit témoin de la naissance d’une nouvelle espèce, c’est pourtant bien ce qui pourrait être en train de se passer outre-Atlantique. En effet, le nord des États-Unis assiste actuellement à l’émergence massive d’un nouvel animal hybride qui est le fruit du croisement naturel de trois espèces de canidé. Baptisé le « coywolf », cette hypothétique nouvelle espèce serait à 60 % coyote, 25 % loup et 15 % chien.
L’origine des premiers croisements entre ces espèces de canidé remonterait au début du XIXe siècle. À cette époque, la déforestation et la chasse avaient tellement décimé la population des loups que les rares survivants n’ont plus eu d’autre choix que de s’accoupler avec des coyotes ou des chiens pour assurer leur pérennité. La descendance qui résulta de cette hybridation continua par la suite de se reproduire avec des coyotes, ce qui permit un brassage génétique de plus en plus important.
Aujourd’hui, le « coywolf », que l’on peut retrouver par millions dans le nord-est des États-Unis, n’a plus grand-chose à voir avec son ancêtre du XIXe siècle. Si ce dernier restait assez proche physiologiquement du coyote et chassait principalement de petits animaux, le « coywolf » moderne fait quant à lui le double de son poids et se nourrit d’animaux bien plus massifs. En effet, grâce à sa mâchoire relativement large et à ses pattes hautes et véloces, il est capable de tuer à lui tout seul un petit cerf. En meute, il est même en mesure de terrasser un animal aussi imposant qu’un élan. De plus, contrairement au coyote qui évite de chasser dans les milieux boisés, le « coywolf » est un prédateur redoutable qui est autant à l’aise en plaine qu’en forêt.
Par ailleurs l’animal s’est relativement bien adapté à la présence de l’Homme et à la vie urbaine. Il n’est donc pas rare de le croiser dans certaines mégalopoles comme New York, Boston ou bien encore Washington.
Peut-on réellement parler de nouvelle espèce ?
Comme nous venons de le voir, les « coywolfs » sont bien différents des coyotes, autant au niveau de leur comportement que de leur physiologie. Pour autant, les chercheurs ne sont actuellement pas tous d’accord pour accorder le titre de « nouvelle espèce » à cet animal issu de croisements successifs. Bon nombre d’entre eux se demandent en effet si les différences génétiques entre loups, coyotes et chiens sont suffisantes pour considérer le « coywolf » comme une espèce bien distincte de ces dernières. Affaire à suivre donc…