adolescente époque médiévale
Crédits : Hew Morrison, Unité archéologique de l'Université de Cambridge

Découvrez le visage de cette adolescente de l’époque médiévale

Le visage d’une jeune anglo-saxonne enterrée avec une croix en or particulièrement rare a été reconstitué grâce à une analyse crânienne. L’adolescente serait morte à l’âge de seize ans il y a environ 1 300 ans.

Au cours de ces dernières années, plusieurs artistes médico-légaux ont essayé de « redonner vie » à des personnes disparues depuis des milliers d’années. Il y a trois ans, une reconstruction faciale assistée par ordinateur nous avait ainsi permis de mettre un visage sur un crâne humain vieux de 8 000 ans. L’année dernière, le médecin légiste et artiste suédois Oscar Nilsson avait également collaboré avec des archéologues pour effectuer la reconstruction faciale d’une femme de l’âge de pierre ayant vécu il y a 4 000 ans, puis celle d’un jeune homme décédé il y a 8 300 ans.

Ici, il est question d’une jeune femme décédée vers l’âge de seize ans il y a environ 1 300 ans, dont les restes ont été enterrés dans le village de Trumpington, en Angleterre. La nature de son enterrement était inhabituelle. Sa tombe contenait en effet une croix en or et grenat incroyablement rare parmi d’autres artefacts précieux, suggérant qu’elle faisait partie de l’élite à l’époque.

Que nous apprennent ces analyses ?

Cette reconstitution signée de l’artiste médico-légal Hew Morrison s’appuie principalement sur des mesures du crâne combinées à des données sur la profondeur des tissus. L’artiste a également dû faire des suppositions éclairées concernant certains aspects du visage de cette adolescente tels que la couleur de ses yeux et de ses cheveux, en raison de l’absence d’analyse ADN.

« C’était intéressant de voir son visage se développer« , note Hew Morrison dans un communiqué. Il ajoute que son œil gauche était légèrement plus bas d’environ un demi-centimètre que son œil droit, détail qui aurait été assez perceptible de son vivant.

visage adolescente époque médiévale
Source: DR
Crédits : Hew Morrison ©2023, Unité archéologique de l’Université de Cambridge, IFLScience

Les experts connaissaient déjà certains aspects de sa vie sur la base des informations glanées sur le site funéraire, qui a été fouillé en 2011. Ici, une analyse plus approfondie a permis de révéler quelques informations sur son régime alimentaire et sur la façon dont il a évolué suite à ce changement d’environnement. Tout, du type d’eau que vous buvez au type de nourriture que vous mangez, est en effet « inscrit » dans les os. Pour glaner ces informations, les chercheurs analysent les isotopes stables.

Notez que l’analyse des isotopes stables dans les ossements ne fournit qu’une indication générale du régime alimentaire et ne permet pas de déterminer les aliments spécifiques consommés. Cependant, elle aura ici permis de constater deux choses. D’une part, nous savons qu’elle a probablement déménagé des Alpes vers l’Angleterre, probablement avec ses parents et le reste de sa communauté, alors qu’elle avait environ sept ans. D’autre part, il semblerait que la quantité de protéines ait diminué de manière significative dès son arrivée en Angleterre. La cause de son décès n’est en revanche pas encore connue.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.