Curon était un petit village composé de 163 maisons. En 1950, il a été englouti pour faire place au lac Resia, un réservoir artificiel qui alimente la centrale hydroélectrique de Glorenza. Aujourd’hui, il refait surface… pour un temps.
Le lac Resia, dans le Tyrol du Sud, la région alpine qui borde l’Autriche et la Suisse, est connu pour le clocher de l’église de Curon émergeant de ses eaux. Cette vision emblématique a même inspiré le livre Resto Qui (ou Je reste ici en français) de Marco Balzano, publié en 2008 et une série Netflix, « Curon » (2020).
Sous ces eaux se trouvent les restes du village qui avait été vidé de ses 900 habitants en 1950 pour permettre l’approvisionnement d’une centrale hydroélectrique d’après la BBC. Les autorités avaient en effet décidé de construire un barrage et de fusionner deux lacs voisins. À l’époque, Curon faisait encore partie de l’Autriche et ses habitants réfractaires, dont beaucoup ne parlaient pas italien, ont eu beaucoup de mal à faire valoir leur opposition au projet.
Certains avaient alors intégré le village de Curon Ventosa, construit dans le même temps. La commune, qui surplombe l’ancien village submergé, compte aujourd’hui environ 2 500 habitants.
Le lac asséché temporairement
Il y a quelques semaines, une fuite dans l’un des réservoirs de la centrale a finalement obligé les autorités à assécher progressivement le lac, révélant à nouveau les ruines de Curon présentées dans leur cadre pittoresque, au milieu les collines du Tyrol du Sud. Les photos partagées sur les réseaux sociaux nous montrent des marches, des caves et autres murs déposés sur le lit du lac, à proximité du clocher plus reconnaissable de l’église du XIVe siècle.
« Quelle étrange sensation de marcher à travers les décombres de maisons« , indique une riveraine sur Twitter.
Ce spectacle ne sera en revanche que de courte durée. Une fois les travaux terminés, Curon sera en effet de nouveau immergé sous le lac de Resia. Les randonneurs pourront toujours se consoler en appréciant la vue du clocher pendant les mois les plus chauds, et même s’en rapprocher durant hiver, en traversant les eaux gelées.