Vidéo : le passage de Mercure devant le Soleil filmé par une sonde européenne

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Mercure passe devant le Soleil de notre point de vue. Crédits : ESA & NASA/Solar Orbiter/Equipe PHI

L’année commence en beauté pour les scientifiques de la mission Solar Orbiter. Le 3 janvier dernier, la planète intérieure Mercure a en effet traversé le champ de vision du vaisseau, se révélant en un cercle parfaitement noir se déplaçant devant le disque solaire.

Si le Soleil est une étoile relativement calme, il est aussi capable de piquer quelques colères. Ces poussées d’activités étant susceptibles de nuire à nos systèmes de télécommunications, il est nécessaire de mieux les appréhender, pour mieux les anticiper. Dans cet esprit, l’ESA lançait il y a environ deux ans une sonde nommée Solar Orbiter.

Au cours de son voyage, il est prévu que la sonde se rapproche à près de 42 millions de kilomètres de distance, soit quasiment au niveau de Mercure. La plus petite planète du système (environ un tiers de la taille de la Terre) s’est d’ailleurs illustrée début janvier en passant devant notre étoile (près d’1,4 million de km de diamètre), du point de vue du vaisseau.

Plusieurs instruments à bord de Solar Orbiter ont capturé le transit, notamment l’imageur polarimétrique et hélioseismique (PHI), l’imageur ultraviolet extrême (EUI) et l’imagerie spectrale de l’environnement coronal (SPICE).

Sous l’oeil du premier instrument, Mercure apparaît sous la forme d’un cercle noir dans le quadrant inférieur droit de l’image. Des taches solaires sont également visibles plus haut (photo ci-dessous).

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Crédits : ESA & NASA/Solar Orbiter/Equipe PHI

La séquence ci-dessous, signée de l’Extreme Ultraviolet Imager (EUI), permet cette fois d’apprécier les progrès de la planète au moment où elle quitte le disque du Soleil et se découpe devant les structures gazeuses de son atmosphère.

L’importance des transits

Ces transits, en plus d’être un régal pour les yeux, sot également très utiles. « Au cours des siècles passés, ils ont notamment été utilisés pour calculer la taille de notre système solaire« , souligne l’ESA. « Des observateurs situés dans des endroits très éloignés chronométraient le transit, puis comparaient les résultats. Parce qu’ils observaient depuis des endroits différents, l’heure précise de l’événement serait légèrement différente. Connaître la distance entre les observateurs leur permettrait d’utiliser la trigonométrie pour calculer la distance au Soleil« .

Ces transits sont également un moyen très efficace d’isoler la présence d’exoplanètes autour d’autres étoiles. En passant devant leur hôte depuis notre point de vue, ces objets entraînent de légères baisses de luminosité. La façon dont cela se répète régulièrement permet de calculer la taille et l’orbite de la planète.

L’ancien observatoire américain Kepler s’appuyait sur cette technique pour dénicher des exoplanètes, tout comme le satellite TESS aujourd’hui. L’ESA utilise également la méthode des transits pour caractériser les exoplanètes dans le cadre de sa mission Cheops. Une prochaine mission européenne, PLATO, visera cette fois à rechercher des planètes de la taille de la Terre dans les zones habitables de plusieurs centaines de milliers d’étoiles.