De nouvelles démonstrations du Vantablack, le matériau déconcertant le plus noir au monde

La société britannique Surrey NanoSystems dévoile une nouvelle démonstration du Vantablack, le matériau le plus noir jamais conçu, fabriqué à partir de nanotubes de carbone 10.000 fois plus fins qu’un cheveu.

Ce matériau est tellement noir qu’on le croirait tout droit débarqué d’un épisode des Looney Tunes. Il est pourtant bien réel. Présenté en 2014, le Vantablack n’est pas une peinture, ni un pigment, ni même un tissu, mais un revêtement spécial fabriqué à base de millions de nanotubes de carbone, chacun d’eux mesurant environ 20 nanomètres (environ 3 500 fois plus petit qu’un cheveu humain) par 14 à 50 microns. Pour mettre cela en perspective, 1 nanomètre est égal à 0,001 micron. Ainsi, une surface de Vantablack ne mesurant que 1 cm carré contiendrait environ 1000 millions de ces petits nanotubes.

Il est le matériel le plus sombre jamais produit en laboratoire et est capable d’absorber 99,96 % de la lumière ultraviolette, visible et infrarouge. Et c’est assez déconcertant :

Surrey NanoSystems

Assemblés de façon verticale et serrés les uns contre les autres, ces petits nanotubes ont la particularité de piéger la lumière. Lorsque les rayons frappent la structure, ils sont continuellement réfléchis par les nanotubes et ne parviennent pas à s’échapper du matériau. L’absence quasi totale de réflexion crée ainsi une noire quasi parfaite.

La société a récemment annoncé avoir conçu une version en spray de son matériau, le Vantablack S-VIS, applicable à n’importe quelle surface. Le voici pulvérisé sur un masque en trois dimensions : 

Surrey NanoSystems

Et voici un autre exemple de cet objet sphérique :

Surrey NanoSystems

Il y a quelques mois le Vantablack franchissait une étape supplémentaire en faisant ses premiers pas dans l’espace. Le matériau a été employé dans la conception d’un instrument optique du microsatellite Kent Ridge 1 développé par la Berlin Space Technology (SBST). Le matériau servira ainsi à minimiser les réflexions internes et interférences au sein de l’instrument, des sources communes d’erreur dans les données. Le matériau pourrait donc être utilisé pour améliorer la performance des satellites, mais aussi pour réduire nettement le poids et la taille des systèmes optiques, ce qui pourrait être crucial pour les futures missions spatiales.

Voici la comparaison impressionnante d’une peinture ordinaire noire et avec le Vantablack, juste au cas où vous n’auriez pas encre été convaincu(e) :

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