Les vaccins contre le SARS-CoV-2 ne protègent pas seulement contre ce virus

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Une majorité de la population française a reçu une dose de vaccin contre la Covid-19. Or, ces mêmes vaccins auraient l’avantage de ne pas seulement protéger contre le coronavirus SARS-CoV-2.

Des anticorps contre plusieurs coronavirus grâce aux vaccins

Les coronavirus ont un important potentiel épidémique. Les épisodes des coronavirus SARS-CoV-1 (2002), MERS-CoV (2012) ont ainsi sans aucun doute marqué le début du 21e siècle. Et évidemment, la pandémie toujours en cours de Covid-19 (SARS-Cov-2) incarne la dernière preuve de ce potentiel. Pour l’heure, le bilan en lien avec la pandémie est en effet de près de 250 millions de cas pour plus de 5 millions de décès. Alors que cinquante millions de Français ont déjà reçu une dose de vaccin contre la Covid-19, une question se pose : peut-il protéger contre tous les coronavirus ?

Dans la littérature fondamentale, plusieurs éléments vont dans le sens de cette hypothèse. Dans une étude pilotée par la Northwestern University de Chicago (États-Unis) publiée dans le Journal of Clinical Investigation le 8 octobre 2021, des chercheurs indiquent avoir prélevé du plasma chez des personnes avant et après la vaccination avec des vaccins Moderna, Pfizer et J&J. Selon les résultats, les taux d’anticorps anti SARS-CoV-2 après la vaccination étaient élevés, ce qui est tout à fait normal. Toutefois, les taux d’anticorps anti-SARS-CoV-1 et anti-HCoV-OC43 étaient également plus importants. En revanche, ce ne fut pas le cas des taux d’anticorps luttant contre le virus de la grippe (ou virus influenza).

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Crédits : HeungSoon / Pixabay

Des résultats prometteurs

En parallèle de ces tests, les chercheurs ont mené des expériences sur des souris. Ils ont alors obtenu des résultats similaires à ceux concernant les humains. La vaccination contre la Covid-19 a entraîné une hausse du taux des anticorps taux d’anticorps anti-SARS-CoV-2, anti-SARS-CoV-1 et anti-HCoV-OC43. Les scientifiques ont également testé l’efficacité du vaccin anti-SARS-CoV-1 sur des souris contaminées par le SARS-CoV-2. Or, celles-ci ont mieux supporté l’infection par rapport aux souris non vaccinées.

Il s’agit ici de résultats assez prometteurs, mais que d’autres études devront confirmer à l’avenir. Effectivement, les tests ont été menés très rapidement après la vaccination. Or, la protection vaccinale diminue avec le temps et il serait donc très utile de connaître la durée de cette même protection. Malheureusement, celle-ci est très difficile à déterminer tant les facteurs sont nombreux. En effet, la durée de la protection dépend de l’état de santé de la personne ou encore de l’exposition antérieure à un ou plusieurs autres coronavirus.

Le fait est que l’urgence d’en savoir davantage sur cette question est bien présente. En fin d’année 2020, un rapport de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) avait montré un certain pessimisme. Cette métaétude démontre en effet une fréquence plus importante des pandémies dans le futur. Ces pandémies devraient alors se propager plus rapidement, tuer davantage d’humains et impacter davantage l’économie.