Un morceau de comète retrouvé caché à l’intérieur d’une météorite

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Le fragment cométaire Crédits : Larry Nittler / NASA

Une équipe de chercheurs annonce avoir découvert un petit morceau cométaire à l’intérieur d’une météorite… qui s’est détachée d’un astéroïde. Un vestige du système solaire primitif.

Des blocs constitutifs cométaires, on n’en trouve pas tous les jours. Mais en retrouver à l’intérieur d’une météorite, c’est une première. Une équipe de chercheurs annonce avoir en effet avoir mis au jour un fragment de roche riche en carbone de 0,1 millimètre à l’intérieur d’une météorite (LaPaz Icefield 02342, découverte en Antarctique en 2002). Elle-même extraite d’un astéroïde. Cette « capture » a vraisemblablement eu lieu il y a entre 3 et 4 milliards d’années avant de se retrouver piégée sur notre planète.

Migration cométaire

Lorsque le Soleil s’est formé en premier lieu, un nuage de gaz et de poussière évoluait autour. Les forces gravitationnelles ont peu à peu rassemblé de la matière pour former planètes, astéroïdes et comètes. Les comètes, constituées de en grande partie de glace, évoluaient alors dans les parties les plus froides du système solaire. Ce que nous apprend donc cette nouvelle découverte, c’est que certains matériaux cométaires primitifs ont probablement migré vers l’intérieur pour atteindre la ceinture d’astéroïdes il y a plusieurs milliards d’années.

Ce morceau cométaire, probablement un « embryon », se serait alors fait capturer par un astéroïde, lequel aurait alors subi une collision avant de se disloquer. Un morceau de cet astéroïde – une météorite – serait ensuite venu s’écraser sur Terre, résistant à la rentrée dans l’atmosphère. « Des comètes se sont formées dans le système solaire externe, mais au moins une d’entre elles s’est échappée et a atteint la ceinture d’astéroïdes au début de l’histoire [du] système solaire, note Matthew Genge, de l’Imperial College London. Ces résultats ont des implications cruciales concernant le transport de matériaux dans le système solaire ».

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La comète C/2017 K2 PANSTARRS (K2), la comète active la plus éloignée jamais observée dans le système solaire. Crédit d’image : NASA/ESA

Un objet hybride

Le fragment « pourrait être caractéristique de matériaux cométaires qui ne sont pas représentés dans les collections de météorites car ils sont trop fragiles pour survivre à l’entrée de l’atmosphère », peut-on lire dans Nature Astronomy. Autrement dit, ce petit fragment cométaire pourrait être tout nouveau pour la science. Matthew Genge, par souci de vulgarisation, évoque une sorte d’objet céleste hybride. « C’est un mélange de comètes et d’astéroïdes, dit-il. Un peu comme un tigre avec un lion. Ce minuscule morceau de comète dans un astéroïde suggère que certains lions ont des rayures ou que des tigres ont des crinières ».

Les analyses de ce petit fragment se poursuivent actuellement. En espérant que ces recherches pourront approfondir notre compréhension de la gamme de matériaux primitifs évoluant à l’aube du système solaire.

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