Un iceberg deux fois plus grand que la ville de New York semble sur le point de se détacher du plateau de glace Brunt, en Antarctique. Deux énormes fissures, l’une au nord et l’autre au sud, menacent en effet de se rejoindre au cours des prochains mois, menaçant au passage la station de recherches de Halley.
Les vêlages (production d’icebergs par un glacier) ne sont pas inhabituels en Antarctique, mais ils s’opèrent en général dans de moindres proportions. Direction la plate-forme de glace Brunt (environ 120 mètres d’épaisseur), située dans la région de Coats Land, qui borde la mer de Waddell. La glace présente en effet deux énormes fissures. L’une d’elles – Halloween Crack – s’ouvre vers le haut, tandis que l’autre – Chasm 1 – s’ouvre de plus en plus vite vers le bas (4 km par an). Si les deux gouffres se rejoignent, alors un gigantesque morceau de glace pourrait bientôt vêler avant de s’éloigner.
Deux fois plus grand que New York
« L’avenir à court terme de la plate-forme de glace Brunt dépendra probablement de la fusion des fractures existantes, a déclaré Joe MacGregor, glaciologue au Goddard Space Flight Center de la NASA. S’ils fusionnent, il est possible que la banquise soit déstabilisée ». En cas de vêlage, il s’agirait tout simplement du plus grand iceberg à s’être détaché de la plate-forme de glace Brunt depuis au moins 100 ans. S’il s’avère que c’est effectivement le cas, l’iceberg pourrait avoir une superficie d’environ 1 700 km 2 – c’est deux fois plus grand que la ville de New York – en fonction du point de rencontre des fissures, notent les chercheurs.

La station Halley menacée
Une instabilité pourrait donc s’installer, menaçant une fois de plus la base antarctique Halley, une station de recherche permanente située sur la Barrière de Brunt. Le laboratoire fut installé en 1956 par des chercheurs britanniques dans le but d’étudier l’atmosphère terrestre. C’est également depuis cette station qu’en 1985, des chercheurs prirent conscience de la présence d’un trou dans la couche d’ozone.
Dernièrement, la station a été déplacée à deux reprises au cours de ces trois dernières années pour des raisons de sécurité. Pour l’heure, la NASA a annoncé qu’elle ne savait pas comment la banquise restante réagirait après cette éventuelle opération de vêlage, synonyme de nouvel avenir incertain pour l’infrastructure scientifique.
Source
Articles liés :