Transfusions : Le sang frais est-il plus bénéfique que le sang plus vieux ?

Crédits : JuralMin / Pixabay

Une étude canadienne démontre que le sang peut être conservé plus d’une vingtaine de jours sans conséquence sur les patients transfusés. Le but est de montrer que les demandes de sang frais émanant des médecins ne sont pas nécessaires.

« La pratique actuelle des banques de sang consiste à fournir aux patients le sang le plus âgé. Certains médecins croient toutefois que le sang frais est meilleur », indique le Dr Paul Hébert, médecin et chercheur au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).

L’étude intitulée « The Age of Blood Trial in Critically ill Adults » a été publiée dans le New England Journal of Medicine ce 17 mars 2015. Pas moins d’une douzaine de chercheurs provenant d’hôpitaux canadiens et européens ont contribué à cette recherche. Pour en citer quelques-uns : les Drs Jacques Lacroix, (Centre de recherche du CHU Sainte-Justine), Dean Ferguson (Hôpital d’Ottawa), Alan Tinmouth, (Hôpital d’Ottawa) et Paul Hébert (Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal).

Le sang est périssable, mais il semble qu’un sang datant de trois semaines serait aussi performant qu’un sang frais. Les chercheurs ont réussi à démontrer ce fait par un essai clinique aléatoire, le but étant de comparer la mortalité 90 jours après transfusion sanguine de 2430 patients adultes. Ces patients ont été divisés en deux groupes équitables : ceux ayant reçu du sang frais (6 jours) et ceux ayant bénéficié de sang plus vieux (en moyenne 22 jours).

« Il n’y a eu aucune différence de mortalité ou de dysfonctions d’organes entre les deux groupes, ce qui signifie que le sang frais n’est pas plus bénéfique que le sang plus vieux », indique Dean Fergusson, chercheur à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa.

En effet, 423 patients sont décédés dans les 90 jours suivant la transfusion dans le groupe « sang frais », alors que 398 d’entre eux sont morts dans le groupe « sang plus vieux ». Cette absence de grande différence indique que le sang âgé d’environ 22 jours est tout aussi sain que du sang frais, alors qu’il est tout de même possible de le conserver 42 jours.

L’étude servira également à mieux gérer les stocks de sang contrôles par la Société canadienne du sang, et optimiser l’allocation de ces réserves en fonction de la date de péremption.

Sources : L’ActualitéTechno ScienceNew England Journal of Medecine