Théorie de l’évolution : l’exemple parlant du bec des mésanges britanniques

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La sélection naturelle est un processus évolutif assurant la survie des espèces dans un environnement des plus favorable à leur reproduction. Ce phénomène vient d’être de nouveau démontré en Grande-Bretagne où les mésanges nourries par les habitants auraient subi un prolongement du bec !

En étudiant le génotype, c’est-à-dire l’information génétique, et le phénotype, les caractéristiques physiques découlant du génotype, de mésanges originaires de Grande-Bretagne et des Pays-Bas, les chercheurs de l’Université de Sheffield (Grande-Bretagne) mirent en avant une nette différence anatomique : la longueur du bec ! Ils l’attribuèrent à l’installation de mangeoires à oiseaux dans les jardins britanniques.

Publiée dans la revue scientifique Science, l’étude s’est effectuée sur près de 3 000 oiseaux et révèle que la variance génétique mise à jour est récemment apparue. Les gènes impliqués sont connus pour être responsables du faciès animal. Une étude bien connue et similaire avait déjà été effectuée au XIXe siècle par Charles Darwin sur la forme du bec des pinsons. Il avait réussi à démontrer les mécanismes mis en place dans le cadre sa théorie de l’évolution des espèces.

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Jon Slate, chercheur au département des sciences animales et végétales de l’Université de Sheffield, nous explique : « Depuis les années 1970 et jusqu’à l’époque actuelle, la longueur du bec de ces oiseaux en Grande-Bretagne a augmenté, soit une période vraiment courte pour voir émerger une telle différence. » La différence de longueur de bec observée entre les mésanges britanniques et d’Europe continentale aurait donc bien une origine génétique, origine qui a évolué suite à l’installation de mangeoires sur le sol britannique.

Ce nouveau facteur génétique a aussi amené les oiseaux à long bec à se nourrir préférentiellement dans des mangeoires. Les chercheurs observèrent ensuite que l’expression d’un long bec corrélait avec une meilleure reproduction ! Toutes ces variables associées dirigent bien ces résultats vers un phénomène de sélection naturelle. Le professeur Spurgin, qui a aussi participé à l’étude, confirme : « Il est certainement vrai que les oiseaux qui se sont adaptés à un meilleur accès à de la nourriture vont être en meilleure santé en général et de ce fait mieux à même de se reproduire et de surpasser les autres qui ne bénéficient pas de cette adaptation ».

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