The Ocean Cleanup est aujourd’hui connue pour ses efforts visant à nettoyer les océans de nos déchets. Désormais, l’organisation à but non lucratif dispose de plusieurs embarcations capables de s’attaquer aux problèmes de pollution plus en amont, dans les rivières.
En 2013, Boyan Slat (qui avait seulement dix-huit ans à l’époque) abandonnait ses études en ingénierie aéronautique à l’université de technologie de Delft pour lancer son grand projet : The Ocean Cleanup. Son idée : déployer des « barrières flottantes » de filets de 600 mètres de long en forme de « V » et profondes d’environ trois mètres dans le but de recueillir un maximum de déchets humains dans les océans. Ces déchets seraient ensuite récupérés par des navires dédiés qui se chargeraient de les rapatrier afin qu’ils puissent être traités.
Après plusieurs échecs, le dispositif opère désormais dans le Pacifique avec succès. Cependant, le jeune homme ambitieux, qui dirige aujourd’hui cette entreprise, aimerait que ces déchets n’atteignent jamais la mer en premier lieu. Il veut donc travailler en amont, directement dans les rivières.
Dans le cadre d’un partenariat avec Konecranes, une entreprise finlandaise de fabrication de matériel de levage, The Ocean Cleanup a développé plusieurs embarcations nommées « Interceptor ». Ancrés au lit de la rivière, ces bateaux utilisent une longue rampe flottante pour guider les déchets en plastique dans des « bacs » prévus à cet effet. Des capteurs embarqués alertent ensuite les opérateurs locaux lorsque ces bacs doivent être vidés. Puis les déchets sont acheminés vers les installations locales pour être traités.
Vers une production « en série »
À ce jour, The Ocean Cleanup dispose de trois de ces Interceptors. L’un évolue en Malaisie, un autre en Indonésie et le dernier opère en République dominicaine. Un quatrième bateau doit également rejoindre la flotte au début de l’année prochaine pour s’attaquer aux rivières du Vietnam. Et ce n’est qu’un début. D’autres bateaux sont en effet déjà en construction et, à terme, Boyan Slat ambitionne d’étendre ce concept à l’ensemble de la planète.
« En cette fin d’une année très difficile, je suis heureux de voir le début de la production en série de l’Interceptor« , a-t-il récemment déclaré. « C’est une étape nécessaire pour que nous nous attaquions au flux mondial de pollution plastique vers nos océans à grande échelle. Je pense que Konecranes est bien adapté pour ce travail et nous avons hâte de les voir construire de nombreux autres intercepteurs dans les années à venir. Je suis reconnaissant pour leur engagement à nettoyer les océans« .
Toujours selon Boyan Slat, un millier de rivières sont aujourd’hui responsables d’environ 80% du plastique déversé dans les océans chaque année dans le monde. Grâce à ces Interceptors, il espère ainsi « couper le robinet » dans les cinq prochaines années. « Ce ne sera pas facile« , admet-il, « mais imaginez si nous y parvenons. Nous pourrions vraiment rendre nos océans propres à nouveau ».