Le télescope James-Webb pourrait « revoir » cette supernova en 2037

James Webb télescope spatial
Crédits : Wikimedia Commons / Kevin Gill

La supernova en question est un événement que le télescope spatial Hubble a pu observer en 2016. Trois images ont été immortalisées via un phénomène connu sous le nom de lentille gravitationnelle. Selon les astronomes, le télescope James-Webb serait en pôle position pour observer à nouveau la lumière de cette supernova en 2037.

Une supernova visible à nouveau dans 16 ans

En astronomie, les experts sont capables de prédire certains événements avec précision. Citons par exemple les éclipses de Soleil (ou de Lune) ou encore le retour de certaines comètes dans l’environnement proche de la Terre. Toutefois, certaines prédictions sont bien plus difficiles à élaborer, surtout lorsqu’il devient question de phénomènes dans les confins de l’espace. La NASA a pourtant publié un communiqué le 13 septembre 2021 concernant une prédiction assez étonnante.

L’Agence spatiale des États-Unis affirme en effet que l’éclat d’une supernova (à savoir l’explosion d’une étoile en fin de vie) sera à nouveau visible en 2037, c’est-à-dire dans seize ans. De plus, celle-ci sera visible à l’aide de télescopes et impossible à observer à l’œil nu. Dans leur publication dans la revue Nature Astronomy, des chercheurs du département de physique et d’astronomie de l’Université de Caroline du Sud (États-Unis) ont détaillé cette prédiction.

Le phénomène de lentille gravitationnelle

Selon les scientifiques, une quatrième image apparaîtra à proximité du noyau de l’amas en 2037. Cette dernière devrait être plus claire et plus grande, car l’amas massif de galaxies (MACS J0138) se trouve au premier plan. Or, cet amas jouera le rôle de lentille gravitationnelle, grossissant ainsi la perception de la supernova lors des observations en amplifiant la lumière émise.

« Lorsque la lumière d’un objet distant passe très près d’une galaxie ou d’un amas au premier plan, la lentille gravitationnelle peut le faire apparaître sous forme d’images multiples dans le ciel », expliquent les chercheurs.

Par ailleurs, le phénomène de lentille gravitationnelle explique aussi pourquoi la lumière de la supernova semble divisée en plusieurs « images miroirs » apparaissant dans les cercles blancs sur l’image ci-dessous :

image supernova
Crédits : Joseph DePasquale (STScI) / NASA

Une quatrième image en « retard »

Les astronomes pensent que la lumière que le télescope Hubble a observée a mis pas moins de quatre milliards d’années pour nous atteindre. Grâce à l’infrarouge proche, le télescope a pu distinguer la supernova et prédire l’observation à venir. Par ailleurs, les chercheurs ont également utilisé des modèles informatiques portant sur la façon dont la lumière se diffuse à travers l’amas jouant le rôle de lentille gravitationnelle. La NASA compare le phénomène à plusieurs trains partant d’une même gare, ayant la même destination et allant à la même vitesse. Toutefois, ces trains empruntent des itinéraires différents et n’arrivent pas à destination au même moment. Ceci explique donc la raison du « retard » de la quatrième image qui devrait être visible en 2037.

Enfin, le télescope Hubble ayant subi une panne inédite en juin 2021 devrait être désorbité avant l’apparition de la quatrième image. Ainsi, le futur télescope James-Webb, dont le lancement devrait intervenir en décembre 2021, pourrait détecter la quatrième image de l’éclat de la supernova, qui plus est à d’autres époques de son explosion.