Des spermatozoïdes artificiels pour créer des souris semi-clonées

Crédits : TBIT / Pixabay

Les chercheurs chinois ont trouvé un moyen efficace de produire artificiellement des spermatozoïdes de souris de qualité en grande quantité. Le nombre de souris vivantes et en bonne santé créées par ce procédé est passé de 2 à 20 %.

Les spermatozoïdes artificiels se fabriquaient déjà partout dans le monde, mais la production restait faible. Chaque spermatozoïde (SPZ) était créé à partir de cellule souche, un produit relativement rare.

En 2012, les chercheurs chinois ont trouvé une technique pour fabriquer des SPZ artificiellement sans utiliser de cellule souche. La méthode consiste à injecter un SPZ dans un ovule sans noyau donc sans code génétique. Cela produit une cellule souche haploïde — c’est-à-dire avec un seul jeu de chromosome —. Cette cellule est munie de propriétés similaires aux SPZ. Elle n’a pas de queue pour se déplacer, mais peut féconder un ovule et ainsi transmettre son patrimoine génétique.

Les scientifiques ont injecté un SPZ artificiel dans un ovule. Le résultat est une souris semi-clonée. En effet, 50 % de ses gènes viennent d’un des SPZ élevés en culture. À l’époque, 2 % des souris naissaient en vie et en bonne santé. Aujourd’hui, ce taux est passé à 20 % grâce à des manipulations expliquées dans la revue CELL.

À l’aide d’un « éditeur de gène », le CRISPR-Cas9, les chercheurs ont bloqué les gènes, H19 et Gtl2, qui seraient en lien avec le développement des embryons. Cependant, ils ne connaissent pas clairement les fonctions de ces gènes, ni leurs impacts réels sur le développement de l’embryon. Le CRISPR-Cas9 permet aussi de modifier d’autres gènes. Ces modifications se retrouvent dans l’animal adulte. Les scientifiques pourront ainsi étudier les origines du cancer et d’autres maladies.

« Nos spermatozoïdes artificiels peuvent être utilisés pour générer une armée de souris demi — cloné avec facilité et efficacité. Ces souris demi — cloné vont se battre sur la ligne de front dans les batailles contre le cancer et d’autres problèmes de santé génétique », a expliqué le professeur Li, chargé du projet.

Sources : SCMP, Popular Science, International Business Times