Sibérie : un chiot préhistorique vieux de 12.000 ans retrouvé intact dans la glace !

Crédits NEFU

Un chiot préhistorique a été trouvé en Sibérie par des chercheurs russes. L’animal a été décongelé et étudié tandis que cette découverte révèle son lot d’informations très intéressantes mais aussi ses interrogations.

L’animal a été retrouvé en République de Sakha, un état fédéral du nord-est de la Russie, plus précisément dans le village de Tumat. La découverte est à mettre à l’actif d’une équipe de chercheurs de l’Institut géologique de Moscou, menée par le paléontologue Pavel Nikolsky.

Le pergélisol de Sibérie semble renfermer des « trésors » qui intéressent grandement les chercheurs, et le chiot retrouvé, vieux de 12.400 ans, en fait naturellement partie. Ce dernier a été retrouvé dans un parfait d’état de conservation, et les chercheurs l’ont tout récemment dégelé afin de pratiquer avec succès une autopsie, et ce quelques mois après la découverte.

« Elle est vraiment très bien conservée et l’une des choses les plus importantes est que le cerveau est intact. Son degré de préservation se situe autour de 70 à 80% » indique Pavel Nikolsky au Siberian Times, à propos de la carcasse.

La découverte est donc unique, puisqu’il s’agit du premier canidé retrouvé datant d’une époque aussi lointaine, dont le cerveau est resté presque intact. Le paléontologue russe indique également :

« Nous en saurons plus lorsqu’il aura été extrait, mais pour l’instant nous pouvons le voir grâce aux observations réalisées par IRM. Bien sûr, il s’est asséché, mais le parencéphalocèle, le cervelet et et l’hypophyse sont visibles. »

Cependant, le cerveau n’est pas la seule partie du corps du chiot à susciter de l’intérêt. En effet, l’autopsie pratiquée sur l’animal a démontré que l’estomac, le cœur et les poumons relevaient d’une conservation quasi parfaite. Et pourtant, les experts ne savent pour l’heure pas grand chose sur le chiot en question.

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Pour l’instant, les chercheurs tentent de savoir s’il s’agit d’une espèce de chien déjà domestiquée par l’homme à cette époque. Le chiot aurait vécu au Pléistoscène, soit la plus ancienne époque géologique du Quaternaire. Un autre canidé, cette fois momifié, avait été retrouvé non loin en 2011, à proximité de restes humains, ce qui laisse supposer qu’il y eut une cohabitation entre les deux espèces. Cependant, le manque d’informations disponibles ne permet pas de certifier une telle hypothèse.

Les analyses révèlent quant à elles que les deux chiens auraient succombé au même moment, lors d’un glissement de terrain près d’une rivière qui coulait à cette époque dans cette vaste région. Des analyses plus poussées devraient apporter d’autres indices importants, dans le but de comprendre la vie au Pléistocène.

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Enfin, il est éventuellement question de cloner l’animal. Il s’agit d’une initiative émanant du controversé professeur Hwang Woo-suk, un scientifique sud-coréen qui s’intéresse au chiot retrouvé en Sibérie. Ce dernier aurait par le passé pratiqué des expériences plutôt douteuses sur des cellules souches alors qu’il aurait trouvé le moyen de se procurer des échantillons de peau et muscle de l’animal.

Cependant, le scientifique de Corée du Sud ne devrait pas arriver à ses fins selon Daniel Fisher, spécialiste de l’Université du Michigan, dont les propos ont été recueillis par le Huffington Post :

« Le problème est que même pour des tissus préservés dans le permafrost, l’ADN est hautement fragmenté. La plupart du permafrost n’est pas aussi froid qu’il ne faudrait idéalement pour la préservation de tissus frais et le tissu n’a probablement pas gelé après la mort aussi vite que nécessaire pour qu’un clonage soit possible. »

https://www.youtube.com/watch?v=Q3cnavLy2Ho

Sources : Siberian Times – Huffington Post – Maxi Sciences