Si nous voulons relever le défi de la crise climatique, il faut agir maintenant

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Le patron de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, a averti que le monde n’avait que six mois pour changer le cours de la crise climatique.

L’accord de Paris a été signé en 2015. Il s’agissait du premier accord universel sur le climat et le réchauffement climatique (195 délégations concernées). L’objectif était le suivant : contenir d’ici à 2100 le réchauffement climatique nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et poursuivre l’action menée pour limiter si possible l’élévation des températures à 1,5°C.

Malheureusement, force est de constater que même si des efforts ont été produits, les émissions de gaz à effet de serre ne cessent encore aujourd’hui d’augmenter. Pour preuve, la concentration de CO2 dans l’atmosphère aurait atteint le mois dernier un nouveau record (417,37 ppm (parties par million)), selon les données de l’observatoire de Mauna Loa sur l’île d’Hawaï.

Depuis s’est invitée la crise du Covid-19 qui, à la faveur des mesures de restriction mises en place pour endiguer sa propagation, a entraîné une baisse temporaire de ces émissions de 17% en avril par rapport à l’année dernière.

Malheureusement, les dernières études constatent un début de rebond, alors que de nombreux chercheurs s’accordent à penser que nous devrions au contraire profiter de cet épisode sanitaire pour changer notre manière de fonctionner.

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« Les trois prochaines années détermineront le cours des 30 prochaines années et au-delà« 

La situation est donc inquiétante et le temps presse. Interrogé par le Guardian, le patron de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, a partagé un message clair : cette année est la dernière que nous avons si nous voulons relever le défi de la crise climatique.

« Si nous n’agissons pas maintenant, nous assisterons certainement à un net rebond des émissions. Et si les émissions rebondissent, il paraît très difficile d’imaginer comment elles pourraient être réduites à l’avenir, a-t-il déclaré. C’est pourquoi nous exhortons les gouvernements à avoir des plans de relance durables« .

L’AIE, qui conseille des pays développés sur leur politique énergétique, a calculé que 9 000 milliards de dollars allaient être injectés dans l’économie durant les prochains mois par les gouvernements du monde entier pour faire face à la crise du coronavirus.

Ces plans de relance, souligne l’expert, détermineront la forme de l’économie mondiale pour les trois prochaines années. Durant ce délai, poursuit-il, les émissions devront déjà commencer à baisser fortement et définitivement, sinon les objectifs climatiques seront irrémédiablement hors de portée.

« Les trois prochaines années détermineront le cours des 30 prochaines années et au-delà« , avertit le chercheur.

Une relance « verte »

Dans un rapport publié ce jeudi, l’AIE propose une trentaine de mesures visant justement à aiguiller les gouvernements et décideurs. Celles-ci se concentrent sur six secteurs clés : l’électricité, les transports, l’industrie, les bâtiments, les carburants et les technologies bas carbone.

Pour le financer, le rapport estime que des investissements mondiaux de 1 000 milliards de dollars (890 milliards d’euros) – soit environ 0,7 % du PIB mondial – seront nécessaires chaque année entre 2021 et 2023. Si cette condition est remplie, l’organisme estime que ce plan permettrait de réduire durablement les émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l’air. Il permettrait en outre d’accélérer la croissance économique mondiale de 1,1 point par an et créerait ou sauvegarderait 9 millions d’emplois par an.

Vous pouvez lire le communiqué de presse complet ici.