Pour survivre à la pollution, ce serpent de mer a développé une parade bien spéciale

Crédits : Current Biology / Claire Goiran

Les serpents de mer à tête de tortue vivant dans les eaux polluées ont développé une parade afin de survivre : changer pour du noir intégral alors qu’ils sont habituellement rayés.

Les Emydocephalus annulatus ou serpent à tête de tortue vivent généralement dans les eaux d’Asie du Sud-est, d’Australie et de Nouvelle-Calédonie. Certains de ces spécimens vivent dans des eaux proches de grands centres urbains et industriels où l’eau est polluée. L’étude menée par un trio de chercheurs français et australiens, publiée le 10 août 2017 dans la revue Current Biology, fait état d’un changement de couleur de ces serpents de mer vivant dans des eaux polluées en comparaison aux spécimens vivant dans des eaux protégées.

« Les toxines pénètrent dans le corps par l’alimentation, elles circulent dans le sang et s’accumulent dans les tissus comme la peau », indique Richard Shine de l’université de Sydney (Australie).

Crédits : Current Biology /Claire Goiran

Les chercheurs ont procédé à des mesures sur des spécimens des deux bords et chez les serpents devenus noirs, il s’avère que la mélanine à qui l’on attribue une pigmentation relative à cette couleur est capable de piéger les contaminants toxiques tels que le plomb, le cuivre ou encore l’arsenic. Il s’agit là d’un phénomène nommé « mélanisme industriel », une façon pour les serpents de survivre en concentrant les polluants dans leurs écailles.

Rappelons l’existence d’un autre cas de mélanisme industriel, cette fois apparu au XIXe siècle chez le Biston betularia ou phalène (un grand papillon de nuit). Celui-ci avait habituellement les ailes blanches tachetées de noir, mais avait mué en revêtant une robe toute noire, en tout cas en ce qui concernait les spécimens vivant près des grands centres industriels britanniques où les premiers ont été découverts. Il s’agissait également de pouvoir se confondre avec la noirceur recouvrant les arbres à cette époque.

Sources : Science & Vie – Sciences et Avenir