Des scientifiques annoncent avoir trouvé comment désactiver la conscience humaine

Crédits : Andrew Mason / Flickr

Une expĂ©rience rĂ©cente, rĂ©alisĂ©e par Mohamad Koubeissi et son Ă©quipe, de l’UniversitĂ© de Washington, suggère en effet qu’il serait possible de « dĂ©sactiver » la conscience par le biais de stimuli Ă©lectriques appliquĂ©s Ă  une zone particulière du cerveau.

Le cerveau, une énigme historique de la médecine

Depuis plus d’un siècle, les scientifiques tentent d’Ă©tudier diffĂ©rentes rĂ©gions du cerveau avec la volontĂ© de comprendre les diffĂ©rents mĂ©canismes mis en jeu nous permettant d’ĂŞtre ce que nous sommes. L’exploration du cerveau est effectuĂ©e par l’application de stimuli Ă©lectriques dans des zones particulières et dĂ©terminĂ©es, et par l’observation des consĂ©quences engendrĂ©es.

Cependant, personne n’avait encore rĂ©ussi Ă  agir directement sur la conscience d’une personne. Bien que testĂ©e sur un unique patient, cette dĂ©couverte semble avoir localisĂ© la zone prĂ©cise du cerveau qui est responsable de l’organisation des pensĂ©es, des sensations et des Ă©motions.

Les neurosciences, un domaine en progrès constant

De nombreuses thĂ©ories s’accordent Ă  dire que la connaissance et la sensibilitĂ© sont basĂ©es sur l’activitĂ© de plusieurs rĂ©seaux cĂ©rĂ©braux, qui nous permettent de percevoir ce qui nous entoure de manière unifiĂ©e, et non comme des perceptions isolĂ©es, provenant de chacun de nos sens. Cette thĂ©orie semble ainsi dĂ©finir la conscience comme une donnĂ©e physique du cerveau qui permettrait de rĂ©unir l’ensemble des perceptions internes et externes du corps humain.

Une Ă©quipe de l’UniversitĂ© de Washington a rĂ©ussi Ă  « éteindre et rallumer » la sensibilitĂ© d’une femme, atteinte d’Ă©pilepsie, en stimulant son claustrum, qui correspond Ă  la zone dĂ©finie ci-dessus. En plaçant des Ă©lectrodes en profondeur dans le cerveau de la patiente, les chercheurs ont ainsi fait perdre conscience à celle-ci, qui est cependant restĂ©e Ă©veillĂ©e. Dès la première impulsion Ă©lectrique, cette dernière a ainsi cessĂ© toute activitĂ© et s’est mise Ă  fixer l’espace devant elle, les yeux dans le vide. « Elle ne rĂ©pondait plus Ă  aucune commande visuelle et auditive et sa respiration s’est mĂŞme ralentie. Ă€ l’arrĂŞt de l’impulsion, elle a immĂ©diatement repris conscience, sans aucun souvenir de l’Ă©pisode. »

La perte de conscience s’est Ă©galement accompagnĂ©e d’une augmentation de la synchronisation des ondes cĂ©rĂ©brales dans les rĂ©gions frontale et pariĂ©tale, qui participent Ă  l’activation de la sensibilitĂ©. Il semble que trop de synchronisation dans ces zones soit nuisible Ă  la cohĂ©rence de nos sens, empĂŞchant ainsi une expĂ©rience logique et connectĂ©e d’Ă©merger.

Bien que ces rĂ©sultats n’aient Ă©tĂ© testĂ©s que sur une unique patiente, ils n’en restent pas moins intrigants. Il faut souligner cependant que cette femme ne possède plus qu’une partie de son hippocampe, dĂ» Ă  son Ă©pilepsie. Elle ne possède donc pas un cerveau « classique ».

Des expériences pour mieux comprendre la conscience

La perte de conscience est habituellement associĂ©e Ă  un Ă©tat endormi, ou de coma. L’observation d’un cas de perte de conscience, parallèlement Ă  un Ă©tat éveillĂ©, est ainsi unique en son genre, et reprĂ©sente une donnĂ©e essentielle Ă  la comprĂ©hension des phĂ©nomènes associĂ©s.

Les avancĂ©es dans ce domaine pourraient permettre, Ă  terme, d’aider les personnes souffrant d’Ă©pilepsie ou de maladies similaires. Dans un tout autre genre, cela pourrait Ă©galement permettre d’identifier les dĂ©terminants de la conscience, et ainsi pouvoir la caractĂ©riser chez les diffĂ©rentes espèces animales. Les chercheurs viennent ainsi peut-ĂŞtre de mettre le doigt sur un des fondements principaux qui dĂ©termine la cohĂ©rence de tout notre ĂŞtre.

Source: Maxi Sciences

Illustration : Paternité Certains droits réservés par Andrew Mason