Un robot fera un jour votre travail, mais devez-vous vous inquiéter ?

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Tout comme les révolutions agricole, industrielle et cybernétique ont entraîné des changements fondamentaux dans notre façon de vivre et de travailler, l’ère de l’autonomie est en train de refaçonner le tissu même de notre société. Mais devons-nous nous inquiéter ?

Si vous travaillez comme chauffeur, ou comme ouvrier, un robot va probablement prendre votre travail. Si vous êtes avocat, ou généraliste, votre travail va certainement changer. Et si l’autonomie d’un robot ne prend pas votre travail, vous serez sans doute moins payé à cause d’un autre robot. C’est un fait, la machine est vouée à remplacer l’Homme dans ses tâches quotidiennes, des plus simples aux plus complexes – dans certaines mesures. Selon les estimations, jusqu’à un tiers de la main-d’œuvre pourrait être automatisée au cours de la prochaine décennie. Alors, devons-nous nous inquiéter ?

Daniela Rus, du Laboratoire d’informatique et d’intelligence artificielle (CSAIL) du MIT, a récemment pris la parole lors du World Government Summit (Sommet mondial des gouvernements) qui se tenait il y a quelques jours à Dubaï. Elle a ainsi pu détailler leur idée de la prochaine révolution autonome. Bientôt, dit-elle, « l’IA sera tissée dans tous les aspects de notre existence », et il ne faut pas voir cette évolution d’un mauvais œil. Loin du bouleversement économique et de la perte d’emplois massifs présumés par certains, celle-ci envisage un avenir dans lequel les humains tirent profit du travail de l’IA.

Pour Daniela Rus, de telles garanties exigeront des changements grandioses dans notre façon de penser l’éducation, qui est pour l’instant perçue comme étant une porte d’entrée dans le monde du travail. « À l’avenir, nous étudierons, étudierons et étudierons, en même temps que nous travaillerons ». Cette approche parallèle, dans laquelle travailler ne sera plus une finalité, est quelque chose que les gouvernements et les entreprises devront bientôt comprendre. Les citoyens, les travailleurs, devront également avoir une perspective différente sur les développements de l’IA et de l’autonomie. « Au lieu de nous focaliser sur les robots tueurs et la perte d’emploi », dit-elle, « nous devrons faire évoluer notre façon de penser, en se focalisant sur les avantages de cette autonomisation ».

Côté travail, les machines pourront réaliser des tâches pénibles ou dangereuses, par exemple. De plus, elles ne présenteraient aucune contrainte physique, (besoin de nourriture, repos…) ce qui fait qu’elles seront toujours en activité et au service de l’Homme. Dans le domaine de la programmation, les machines limiteront les erreurs, et seront à même de traiter les données beaucoup plus rapidement. Quel que soit le domaine concerné, l’idée sera créer une richesse intellectuelle ou pécuniaire qui bénéficiera à l’Homme et à son bien-être.

Outre l’avènement des premières voitures autonomes, Rus a également noté dans son discours qu’ensemble, Hommes et machines travailleront main dans main à l’avenir, et seront en mesure d’offrir en médecine les meilleurs traitements, de manière plus précoce. Et ce même si les systèmes d’IA de santé et de médecine font encore un certain nombre d’erreurs de diagnostic, notamment lors de l’analyse d’images médicales pour déceler des signes de cancer (dans 7,5 % des cas pour être exact, contre 3,5 % pour les humains). Ceci n’est qu’un exemple. Il en sera de même pour les avocats : les systèmes de langage pourront lire des bibliothèques entières de textes pour finalement affiner le travail des Hommes de loi.

Au final, les machines auront le pouvoir de soutenir ou d’affecter l’humanité. C’est à nous de décider comment nous interagirons avec elles, et comment nous définirons les règles. Le but étant que toutes les avancées profitent au bien commun.

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