Le requin dormeur est un poisson atypique : contrairement à ses acolytes, celui-ci a la faculté d’utiliser ses nageoires pectorales pour marcher sur le sable comme s’il était pourvu de pattes.
Le requin dormeur, un poisson au lent déplacement
En zoologie, le terme requin dormeur désigne plusieurs espèces de requins. Parmi eux le requin dormeur mexicain, bouledogue, buffle, chabot, cornu, à crête, ou encore zèbre. Ces poissons appartiennent à l’ordre des hétérodontiformes, comportant quant à lui neuf espèces du genre Heterodontus.
Fidèles à leur appellation, les requins dormeurs se reposent souvent sur le fond marin ou les rebords des surfaces rocheuses, s’avérant de moins bons nageurs que les autres espèces de requins. Il n’est d’ailleurs pas rare que le requin dormeur s’aide de ses nageoires pectorales pour se déplacer sur le sable ou « escalader » les zones rocheuses.
Morphologie
Le requin dormeur se caractérise par une tête carrée finie par un museau semblable au groin d’un cochon, avec une petite bouche et des dents acérées lui permettant de broyer les coquilles et carapaces de ses proies. Le petit squale de moins de 170 centimètres possède un corps tacheté cylindrique et élancé, avec deux nageoires dorsales pourvues d’épines.
Localisation
Le requin dormeur vit généralement tapi au fond de l’océan, nageant lentement en s’aidant de ses nageoires pectorales, vitesse de déplacement étant certainement à l’origine de son surnom (si ce n’est sa proximité avec les fonds). Le poisson est uniquement visible dans l’océan Indien et Pacifique, évoluant dans des eaux peu profondes d’une température supérieure à 21°C. Le requin dormeur bouledogue, l’un des plus connus, se retrouve ainsi en Équateur, au Pérou et sur les îles Galápagos.
Un requin qui se sert de ses nageoires comme de pattes
Le requin dormeur pourrait aussi bénéficier de l’appellation requin marcheur du fait de sa capacité unique à se déplacer sur le sable à l’aide de ses nageoires pectorales faisant office de véritables pattes. Cette adaptation particulière permet ainsi à l’animal de naviguer efficacement dans les environnements peu profonds où il vit (récifs coralliens et eaux côtières).
Du fait de leur morphologie, larges et aplaties, les nageoires pectorales du requin dormeur lui confèrent une surface suffisante pour agir comme des membres. Ce mode de déplacement, atypique pour un poisson, lui offre plusieurs avantages, dont celui de se faufiler dans des zones étroites et de chasser plus efficacement.
Menaces pesant sur l’espèce
Si l’abondance des populations de requin dormeur varie en fonction de l’espèce (toutes ne sont pas protégées), l’animal reste très affecté par la pêche accidentelle, notamment au chalut, mais aussi artisanale. Certains requins dormeurs capturés accidentellement entre les mailles des filets sont alors relâchés sur les plages, où ils finissent par mourir. La destruction de l’habitat naturel du requin dormeur est aussi une préoccupation majeure pour sa survie, engendrant un grand stress chez le squale.
Rappelons que les requins, toutes espèces confondues, sont essentiels à la production d’oxygène.
