Dans le cadre d’une étude récente, des experts en climat se sont intéressés aux orages de grêle. Selon les auteurs, la grêle devrait se raréfier avec le réchauffement climatique, mais chaque épisode de ce type devrait devenir plus grave et occasionner des dégâts plus coûteux.
Un lien avec les émissions de GES
Représentant l’un des types solides de précipitations atmosphériques, la grêle tombe sous la forme de billes et de boules de glace dont le diamètre se situe en général entre cinq millimètres et cinq centimètres, avec parfois des dimensions pouvant aller jusqu’à vingt centimètres. À l’heure du réchauffement climatique, nombreuses sont les interrogations concernant les orages de grêle. Dans la revue Nature Climate and Atmospheric Science du 21 août 2024, des chercheurs de l’Université du Nord de l’Illinois (États-Unis) ont apporté de nouveaux éléments.
Selon les auteurs, la grêle va se raréfier avec le réchauffement climatique. En revanche, les orages et tempêtes de grêle seront d’une tout autre ampleur et les dégâts plus importants. Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques ont expliqué avoir utilisé des modèles météorologiques à l’aide de superordinateurs. Leur objectif était d’évaluer comment les orages vont évoluer en fonction des émissions de GES d’origine humaine dans l’atmosphère.
Plus chaude et plus humide, l’atmosphère devrait suspendre la grêle au-dessus du sol sur une durée plus longue. Les billes de glace auront donc l’occasion de grossir. Les chercheurs ont estimé qu’en dessous de quatre centimètres de diamètre, les grêlons tomberont et fondront plus facilement. Au-dessus de quatre centimètres, ces mêmes grêlons auront toutefois une vitesse terminale plus élevée, une vitesse de chute qui empêchera également leur fonte.

Une grêle moins fréquente, mais plus destructrice
La crainte d’une augmentation de la taille des grêlons s’associe aux conséquences des orages et tempêtes. Si dans un premier temps, une raréfaction de ce type d’épisode semble signifier une réduction de la quantité de dégâts, la réalité est plus complexe. En effet, des grêlons plus imposants seront synonymes d’une augmentation du potentiel de dégâts des orages. Selon les experts, il est possible que les dégâts soient plus importants en cas d’orage avec des grêlons plus gros, malgré une baisse de la fréquence.
Or, les orages et tempêtes de grêle occupent déjà la première place des risques les plus coûteux en ce qui concerne les phénomènes d’orages violents. En effet, le coût financier de ces orages dépasse de loin ceux que causent les tornades entre autres. Selon les chercheurs, une seule tempête de grêle peut à elle seule générer des milliards de dollars de dégâts.
Enfin, les auteurs ont mis en lumière un autre problème. Selon eux, il faudra bien analyser les dégâts des futurs orages de grêle afin d’éventuellement s’interroger sur les matériaux de construction actuels. Il faut dire que la majorité d’entre eux ne sont pas conçus pour résister à de tels aléas climatiques.
