Qu’est-ce qui a provoqué la plus grande extinction du monde, il y a près de 252 millions d’années ?

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Une équipe de géologues rapporte qu’il y a environ 251,9 millions d’années, dans l’actuelle Sibérie, d’énormes quantités de magma se sont élevées depuis les entrailles de la Terre pour finalement cristalliser les roches environnantes, libérant ainsi des quantités phénoménales de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Le climat changeant, le vivant ne pouvait plus tenir. Il finit par succomber.

Depuis l’apparition du vivant, la Terre a connu cinq grands épisodes d’extinctions et les activités anthropiques pourraient bien mener à la sixième. Ceci dit, la pire d’entre toutes s’est produite il y a 252 millions d’années, à l’interface entre deux périodes géologiques : le Permien et le Trias. Durant ces heures sombres, 96 % des espèces marines et 70 % des espèces terrestres ont disparu en l’espace de 60 000 ans. Différentes hypothèses sont avancées pour expliquer cette soudaine défaillance. L’un des scénarios envisagés propose qu’un volcanisme intense au niveau des trapps de Sibérie a fortement bouleversé le climat de l’époque du fait de forts rejets de CO2 dans l’atmosphère. Les températures à la surface et dans les mers auraient alors augmenté et les océans se seraient acidifiés, perturbant les milieux et entraînant une disparition de masse.

Dans un article publié aujourd’hui dans Nature Communications, des géologues de l’US Geological Survey et du MIT expliquent précisément qu’il y a 21,9 millions d’années, de gigantesques volumes de magma se sont échappés des entrailles de la Terre au niveau de ce qui est aujourd’hui la Sibérie. Une partie de ce liquide fondu n’aurait alors pas coulé sur la surface, mais ce serait finalement répandue sous la croûte peu profonde de la Terre, créant un vaste réseau de roches s’étendant sur près d’un million de kilomètres carrés. Le magma de la sous-surface cristallisant les formations géologiques existantes, les sédiments environnants riches en carbone se seraient alors échauffés pour finir par se retrouver expulsés dans l’atmosphère, libérant des quantités phénoménales de dioxyde de carbone, de méthane et d’autres gaz à effet de serre.

La pire extinction de masse de toute l’histoire aurait donc pris racine dans les trapps de Sibérie. S’en est suivi une réaction en chaîne : les températures auraient alors grimpé, l’océan se serait acidifié, l’air devint irrespirable. Il aura fallu ensuite attendre trente millions d’années avant de retrouver une diversité biologique digne de ce nom avec notamment l’émergence des dinosaures.

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