La plateforme de lancement mobile-3 (MLP-3), utilisée pour les missions lunaires Apollo 8 et Apollo 11 il y a plus de cinquante ans, est sur le point d’être démolie. Les travaux devraient commencer d’ici deux semaines. Qu’en est-il des deux autres ?
Ingalls Iron Works était une entreprise de construction navale américaine basée à Pascagoula, dans le Mississippi. Fondée en 1938, elle était spécialisée dans la construction de navires militaires pour la marine américaine, notamment des navires de guerre et des porte-avions. Rachetée par Litton Industries en 1961, la société a ensuite été enrôlée par la NASA dans le but de construire trois plateformes mobiles visant à transporter et soutenir le lancement des fusées Saturn V et Saturn IB. Elles ont ensuite permis les lancements des navettes spatiales américaines.
Il y a quelques années, ces anciennes plateformes de lancement mobiles ont été jugées incapables de supporter les futurs lancements de la fusée SLS, qui doit permettre le retour des humains sur la Lune. Elles ont donc été mises au rebut, au profit d’une nouvelle plateforme achevée en 2018. La construction d’une autre a également commencé en juillet 2020. Mais alors, que sont devenues ces premières structures de plus de 3 700 tonnes ?
Une seconde vie pour la première
Il y a quelques années, la première (MLP-1) avait été chargée de blocs de béton pour simuler la masse de la fusée SLS et de sa tour ombilicale de lancement. Elle avait ensuite été récupérée par l’un des deux transporteurs sur chenilles de la NASA et conduite vers la rampe de lancement. Ce test avait permis de garantir que les chenilles seraient prêtes à supporter le poids de la fusée. Cette plateforme a depuis été stockée dans un hangar (High Bay 1) et sera de nouveau utilisée pour le conditionnement des chenilles.
Les deux autres démolies
La seconde (MLP-2), qui avait permis les lancements de 51 missions, a récemment été démolie, car la NASA manquait de places de parking. Et aux dernières nouvelles, MLP-3 va subir le même sort. Cette plateforme, qui a notamment soutenu le lancement d’Apollo 11, a récemment été déplacée hors du bâtiment d’assemblage de véhicules à un chantier voisin du Kennedy Space Center, en Floride. Pour l’heure, des ouvriers s’assurent que la structure n’abrite plus aucune trace de produits chimiques dangereux, après quoi une entreprise dédiée se chargera de la démonter.
Le fait de démolir cette plateforme iconique permettra de libérer de la place dans le bâtiment des véhicules (High Bay 2) pour Boeing, qui prévoit d’utiliser ce nouvel espace disponible pour construire les futurs étages principaux de la fusée SLS. Actuellement, ce travail est effectué à l’installation d’assemblage Michoud, à l’extérieur de la Nouvelle-Orléans. Cependant, le fait de concentrer ces travaux d’assemblage en Floride permettra à Boeing de rationaliser et d’accélérer la production des propulseurs nécessaires au programme Artemis de la NASA.

Compte tenu de son histoire, nous pourrions alors imaginer que cette plateforme sera retirée dans un musée. La NASA s’est naturellement penchée sur la question. Cependant, il a été jugé que la structure aurait été potentiellement dangereuse pour les visiteurs.
Rappelons qu’en plus d’être utilisée pour lancer Apollo 8 et Apollo 11, cette plateforme avait également été utilisée pour soutenir le premier vol d’une fusée Saturn V en 1967 ou encore les trois lancements avec équipage vers la station Skylab en 1973. Elle avait ensuite été modifiée pour lancer plus d’une trentaine de missions de navettes spatiales américaines.
