Pour préserver votre santé mentale, privilégiez les randonnées à la campagne aux ballades en ville

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Une étude américaine, réalisée par des chercheurs de l’université de Stanford, est venue mettre en évidence de manière expérimentale qu’une randonnée à la campagne avait un impact bien plus positif sur notre santé mentale qu’une ballade en ville. En effet, les résultats obtenus suggèrent que le contact avec la nature permettrait de réduire les risques de développer une dépression. Explications.

Pour profiter au mieux de vos vacances à venir, vous vous demandez s’il serait préférable d’aller visiter une grande ville touristique ou au contraire de passer quelques jours à la campagne loin des tumultes de la vie quotidienne ? Si l’on en croit une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’université de Stanford (États-Unis), vous auriez tout intérêt à choisir la seconde option si vous tenez à votre santé mentale ! En effet, selon les résultats de leur recherche, qui ont été publiés dans la revue PNAS, marcher dans la nature réduirait considérablement les risques de dépression par rapport aux pérégrinations en zone urbaine.

Si pour beaucoup ce fait peut paraître logique, voire intuitif, il fallait néanmoins pouvoir le démontrer expérimentalement. Pour ce faire, les scientifiques ont recruté une cohorte de participants qu’ils ont réparti au sein de deux groupes avant de leur proposer deux ballades radicalement différentes d’une durée de 90 minutes chacune. Alors que les membres du premier groupe ont été relativement chanceux en profitant d’une randonnée en pleine nature, les sujets du second groupe ont quant à eux écopé d’une marche – que l’on imagine moins agréable — le long d’une route très fréquentée.

Durant toute la durée de l’expérience, la respiration, les battements cardiaques, ainsi que l’activité cérébrale de chacun des sujets ont été minutieusement analysés. Par ailleurs, chaque participant a dû, à l’issue de sa promenade, remplir un questionnaire visant à évaluer son état mental. Après avoir examiné l’ensemble des données recueillies, les scientifiques se sont rendu compte que les personnes ayant marché 90 minutes dans la nature avaient, en moyenne, un meilleur moral que leurs homologues du second groupe. En outre, l’étude des enregistrements cérébraux a révélé que les sujets du premier groupe présentaient une activité bien moins importante dans l’une des zones du cerveau impliquée dans la dépression. « Cette recherche est passionnante, car elle démontre l’impact du contact avec la nature sur la régulation de nos émotions – une manière d’expliquer comment la nature peut nous aider à nous sentir mieux », a expliqué Gregory Bratman, principal auteur de l’étude.

« Ces résultats sont importants, car, bien qu’ils ne permettent pas encore de le prouver, ils vont dans le sens d’un lien de causalité entre la progression de l’urbanisation et celle du taux de maladies mentales », a déclaré James Gross, l’un des auteurs de l’étude, relayé par le site Slate. En effet, des analyses effectuées précédemment avaient souligné que les citadins avaient en moyenne 20 % de risques supplémentaires de développer des troubles de l’anxiété et une probabilité accrue de 40 % d’être atteints de troubles de l’humeur par rapport aux ruraux. Un constat peu encourageant lorsque l’on sait que les estimations prévoient que 70 % de la population mondiale devrait vivre en ville d’ici les prochaines décennies.

Pour Gretechen Daily, autre auteur de l’étude, ces travaux suggérant l’existence d’un lien scientifique entre nature et santé mentale pourraient néanmoins contribuer à avoir un réel impact sur la façon dont nos villes seront organisées dans le futur. « Ces résultats suggèrent que l’accès à des surfaces naturelles pourrait être vital pour notre santé mentale dans un monde comme le nôtre, où l’urbanisation est si rapide », a ainsi expliqué le chercheur.

Sources : Stanford — Slate

– Crédits photo : Vallée de Kaysersberg