Découverte sur Mars des traces d’une eau souterraine qui aurait pu accueillir la vie

Crédits : NASA/JPL-Caltech/Cornell Univ./Arizona State Univ.

Le rover Curiosity a décelé du bore sur la surface de Mars, ce qui indique que, à un moment donné de son histoire, la planète rouge contenait des eaux souterraines susceptibles d’accueillir la vie à long terme.

Sur Mars, Curiosity continue d’explorer le mont Sharp, au centre du cratère Gale constitué à sa base de dépôts lacustres. Les dernières données renvoyées par le rover supposent qu’il y a très longtemps, les sédiments de l’ancien lac ont pu interagir avec les eaux souterraines en modifiant la chimie. La NASA vient en effet de révéler la détection de bore pour la première fois à la surface de Mars. Cet élément est associé sur Terre à des sites où de grandes quantités d’eau se sont évaporées et indique une fois de plus que les ingrédients nécessaires à la vie étaient jadis réunis sur la planète rouge.

C’est la première fois qu’il est identifié sur Mars et sa concentration n’a cessé d’augmenter au fil de l’ascension du rover. Pour le moment, les chercheurs ne savent pas sous quelle forme il se présente, mais s’il est semblable à celui présent sur Terre. Il indiquerait alors que la température des eaux souterraines se situait entre 0 et 62 °C et que leur pH était neutre. C’est donc un milieu qui aurait pu être compatible avec la vie et l’émergence de celle-ci sur le long terme.

Pour expliquer sa présence, les chercheurs proposent que le bore y a été déposé par de l’eau en mouvement, donc un système dynamique où les éléments ont pu interagir. Il a pu s’accumuler après l’évaporation d’un lac sur un niveau supérieur pas encore examiné puis dissous plus tard par de l’eau et transporté dans des couches plus profondes, à travers des fractures où il s’est accumulé.

« Les variations de ces minéraux et éléments indiquent un système dynamique », a expliqué John Grotzinger, du California Institute of Technology. « Ils interagissent avec les eaux souterraines et les eaux de surface. L’eau influence la chimie des argiles, mais la composition de l’eau change aussi. Nous voyons une complexité chimique qui indique une longue histoire interactive avec l’eau, et plus la chimie est compliquée, meilleure est l’habitabilité ».

« Un bassin sédimentaire comme celui-ci est un véritable réacteur chimique », explique le chercheur. « Les éléments sont réarrangés, de nouveaux minéraux se forment, d’anciens se dissolvent. Les électrons sont redistribués. Sur Terre, ces réactions entretiennent la vie ». Alors pourquoi pas Mars ? Sans preuve réelle de microbes anciens, nous ne serons jamais en mesure de dire avec certitude si oui ou non Mars hébergeait la vie il y a très longtemps. Mais il semble de plus en plus probable que cela pourrait au moins avoir été possible.

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