Premiers essais cliniques sur l’homme pour la « pilule du cancer »

Crédits : Ajale / Pixabay

Ce lundi 25 juillet 2016 ont commencé les premiers essais cliniques sur l’homme pour une pilule controversée contre le cancer. Surnommée « pilule du cancer », celle qui a été mise au point par un chercheur brésilien a vu ses essais réalisés sur des rongeurs être peu concluants.

À l’Institut du cancer de São Paulo, on a commencé ce lundi 25 juillet 2016 à tester, sur une dizaine de patients, une pilule controversée contre le cancer qui contient une substance déjà utilisée par certains patients, bien que non autorisée. Cette « pilule du cancer », comme elle est appelée, se compose de la substance phosphoéthanolamine synthétique qui, théoriquement, est en mesure d’aider le système immunitaire à identifier les cellules tumorales et peut les éliminer.

Dix personnes testent donc cette pilule depuis ce lundi, et ceux-ci ne reçoivent pas d’autres traitements, a indiqué le secrétariat de la Santé de l’État régional de Sao Paulo. Si le médicament ne présente pas d’effets secondaires graves, l’étude sera élargie progressivement à un millier de personnes. Toutefois, les premiers tests réalisés sur des rongeurs, à la demande du ministère brésilien des Sciences et Technologies, n’ont pas été vraiment concluants.

Cette pilule a été développée par Gilberto Orivaldo Chierice, chimiste et professeur de l’Université Sao Paulo aujourd’hui à la retraite, qui a développé dans les années 90 une méthode pour synthétiser la phosphoéthanolamine efficace pour empêcher le développement du cancer. L’Institut de chimie de l’Université de Sao Paulo a produit jusqu’à 50 000 capsules par mois pour répondre à la forte demande des patients qui avaient entendu parler des bienfaits de cette pilule. Mais celles-ci ont été produites sans aucun règlement, ainsi en 2014, le laboratoire a cessé de produire la pilule alors qu’une partie de la communauté scientifique alertait sur les risques du médicament.

Nombreux de ces patients ont alors saisi la justice pour obtenir le médicament, alors en avril 2016, la présidente Dilma Rousseff a promulgué une loi qui autorisait l’utilisation de la substance, sa fabrication et sa distribution, face à la pression populaire, et ce juste avant son éviction du pouvoir.

Source : AFP