Pour la première fois, des rapports sexuels entre femelles rapportés chez les gorilles

Crédits : Joe McKenna / Wikimedia

Le 11 mai dernier, pour la première fois, une étude documentait des rapports sexuels entre femelles chez les gorilles à l’état naturel. Une homosexualité qui semble n’avoir aucune autre fonction que celle du plaisir. 

Jusque-là, les primatologues avaient relevé des cas d’homosexualité féminine chez les macaques japonais, les macaques rhésus, les entelles d’Hanuman et les bonobos. À ces espèces il faut désormais ajouter les gorilles, après qu’une étude publiée par deux chercheurs dans la revue Plos One a documenté pour la toute première fois des rapports sexuels entre femelles gorilles, espèce très proche de l’Homme.

Dans ce cas des gorilles femelles, et contrairement aux bonobos par exemple, rien ne vient démontrer que ces rapports homosexuels soient une technique de réconciliation, de gestion des conflits ou de solidification des liens sociaux et familiaux. Ainsi, pour ces chercheurs la conclusion est simple, chez les gorilles, l’homosexualité féminine ne semble pas avoir d’autre réelle fonction que le plaisir des femelles qui s’y adonnent.

« Notre travail démontre que les contacts sexuels entre femelles sont manifestement un élément du répertoire comportemental des gorilles des montagnes, même s’il s’agit d’un élément relativement peu fréquent » expliquent Cyril C. Grueter, chercheur en anatomie, physiologie et biologie humaines à l’Université d’Australie-Occidentale et Tara S. Stoinski, du Fonds Diane-Fossey pour les gorilles basé à Atlanta, aux États-Unis. Ce sont les gorilles des montagnes du Rwanda qui ont fait l’objet de leur étude, la première à documenter ce type de rapports chez les femelles gorilles donc, mais surtout dans leur environnement naturel, balayant ainsi l’hypothèse d’un comportement artificiel adopté en captivité.

Dans cette étude, ce sont 44 rapports sexuels qui ont été répertoriés entre 18 femelles. Dans 72% des cas, ces contacts n’ont « aucune relation manifeste avec des copulations hétérosexuelles » notent les chercheurs, tout en évoquant « la possibilité que certaines occurrences copulatoires aient été ratées« , une « entrave à la précision de la quantification« . À l’inverse des rapports hétérosexuels chez les gorilles, qui sont dorso-ventraux, ces rapports homosexuels entre femelles se font de ventre à ventre, « probablement parce que cette position garantit une stimulation sexuelle maximale (les vulves sont en contact) » estiment les chercheurs, confirmant ainsi l’explication de la recherche de gratification sexuelle.

Sources : theindependant, plosone