La première greffe de vertèbre imprimée en 3D est un succès

Crédits : Peking University

C’est une première mondiale qui a été réalisée à l’hôpital universitaire de Pékin : un jeune garçon de douze ans à qui l’on avait diagnostiqué une tumeur cancéreuse dans sa deuxième vertèbre s’est vu greffer un modèle imprimé en 3D pour la remplacer. Une méthode qui semble présenter des avantages par rapport aux implants classiques.

C’est le couronnement de trois ans de recherches, menées par l’université de Pékin. Les implants sont à base de poudre de titane, un matériau déjà utilisé en orthopédie ; son usage dans le cadre d’une telle opération est en revanche une première.
Le jeune Minghao opéré la semaine dernière est donc le premier à bénéficier d’un tel implant, copié au millimètre près sur la vertèbre originale. L’extrême fidélité de la reconstitution permet de s’affranchir des systèmes de fixation (vis, ciments…), défauts indissociables des implants orthopédiques classiques. La prothèse imprimée a en outre été conçue de manière à ce que l’os puisse la traverser en repoussant, ce qui garantirait une absence de rejet.

Une récupération plus efficace et moins pénible

Le chef du service orthopédique Liu Zhongjun, qui a effectué l’opération décrit les avantages de la nouvelle procédure pour la période de convalescence : «Si nous avions utilisé la technologie classique, la tête du patient aurait du être maintenue par des broches dans une structure pendant au moins trois mois, car il aurait fallu empêcher qu’elle ne touche son lit lorsqu’il se repose», explique le chirurgien sur CCTV. «Grâce à l’impression 3D, nous avons pu simuler les contours de la vertèbre, et ainsi la rendre plus solide et mieux adaptée qu’une prothèse traditionnelle.»

L’opération qui consistait à extraire la vertèbre touchée par la tumeur maligne pour la remplacer par sa réplique synthétique a duré près de cinq heures, et s’est déroulée sans complications. Cinq jours plus tard, le jeune garçon ne pouvait toujours pas parler, s’exprimant par l’écriture. Mais les médecins sont confiants quant à sa bonne récupération.

Ce succès fait suite aux implantations réussies d’un crâne et d’un visage réalisées plus tôt cette année ; ils démontrent le potentiel de l’imprimerie 3D de faire son chemin dans le marché des prothèses orthopédiques, estimé à 36 milliards de dollars en 2008.

Sources : kulturegeek, Huffpost, Sciences et Avenir

– Illustration : ©Peking University