Pourrions-nous entrer en contact avec des organismes complexes au cours des 50 prochaines années ?

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Invité sur un forum de discussion, le célèbre astrophysicien Neil deGrasse Tyson a répondu à une question : « Pourrions-nous entrer en contact avec des organismes complexes au cours des 50 prochaines années ? ». Et celle-ci pourrait en décevoir plus d’un.

Le week-end dernier, l’astrophysicien américain Neil deGrasse Tyson qui présente la série Cosmos diffusée sur Netflix (entre autres) a surpris tout le monde en intervenant sur Reddit dans « Ask Me Anything » (ou « Demandez-moi tout ce que vous voulez » en français), une section du forum dédiée aux questions/réponses avec un intervenant. Ce ne fut donc pas n’importe quel intervenant qui a répondu à cette occasion.

« Je suis Neil deGrasse Tyson, votre astrophysicien personnel ». Si vous ne connaissez pas l’homme, sachez que Neil deGrasse Tyson est directeur du planĂ©tarium Hayden Ă  l’American Museum of Natural History de New York, qu’il est Ă©galement l’un des scientifiques amĂ©ricains les plus populaires, souvent considĂ©rĂ© comme l’hĂ©ritier de Carl Sagan qu’il vĂ©nère. Un astĂ©roĂ¯de porte mĂªme son nom : l’astĂ©roĂ¯de (13 123) Tyson. C’était un invitĂ© irrĂ©sistible donc que les milliers d’internautes prĂ©sents sur le forum n’ont pas cessĂ© de questionner. L’un d’eux a notamment abordĂ© la question extraterrestre en lui demandant :

« Pourrions-nous entrer en contact avec des organismes complexes au cours des 50 prochaines années ? » Malheureusement pour celles et ceux qui espéraient un contact, voici sa réponse : « Non. Je pense qu’ils sont (et que nous sommes) trop éloignés les uns des autres dans l’espace et probablement aussi temporellement. Par complexes, je présume que vous faites allusion à des formes de vie autres qu’unicellulaires. De la vie ayant des jambes, des bras, des pensées, etc. Cela dépendra de notre capacité à voyager sur des distances interstellaires. Et cela n’arrivera sûrement pas dans les cinquante prochaines années. Pas à la vitesse à laquelle vont les choses actuellement »

Vous l’aurez compris, l’astrophysicien n’y croit pas, pointant notamment du doigt notre capacitĂ© Ă  voyager sur de très longues distances. Revenons sur le paradoxe de Fermi : il y a plus de 100 milliards de planètes dans notre seule galaxie. Si mĂªme un petit pourcentage d’entre elles orbite dans la zone habitable de leur Ă©toile, les probabilitĂ©s suggèrent que la vie extraterrestre pourrait Ăªtre prĂ©sente sur des millions de mondes potentiels (une vie intelligente et Ă©voluĂ©e sur des dizaines de milliers).

Compte tenu de ces faits, le paradoxe de Fermi suggère que nous aurions normalement déjà eu écho d’une civilisation extraterrestre. Or, ce n’est pas le cas. Pourquoi ? Des recherches récentes menées par l’Université nationale d’Australie en 2016 ont suggéré que la raison pour laquelle nous n’avons toujours trouvé pas de traces de civilisations extraterrestres, c’est parce que ces dites civilisations sont déjà mortes ou disparues.

Le physicien Brian Cox part également du principe que nous ne pourrons pas communiquer avec une civilisation de sitôt puisque si celle-ci est suffisamment avancée, elle aurait tendance à s’autodétruire en créant toujours plus de technologies au détriment d’une politique sociale qui aurait mené cette civilisation à la ruine.

D’autres astronomes soutiennent l’idée de Neil deGrasse Tyson, faisant valoir qu’en raison des distances gigantesques qui nous séparent des autres mondes potentiels, il faudrait au moins 1 500 ans avant qu’une civilisation ne capte les signaux déjà envoyés par nos soins avant de nous répondre.

D’autres pointent une politique similaire Ă  la Prime directive de Star Trek qui suggère que si civilisations il y a, celles-ci Ă©vitent dĂ©libĂ©rĂ©ment de prendre contact avec d’autres civilisations (Ă  savoir, la nĂ´tre). Stephen Hawking suggère quant Ă  lui que tout premier contact pourrait Ăªtre fatal Ă  l’humanitĂ©, comparant la situation Ă  celle vĂ©cue par les populations autochtones aux AmĂ©riques Ă  l’arrivĂ©e de Christophe Colomb. Ces dernières ont en effet Ă©tĂ© soumises à une culture dominante qui possĂ©dait une technologie supĂ©rieure et une vision du monde qui les ont jugĂ©es infĂ©rieures.

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