Le sel de l’Himalaya est un sel rose cristallin et légèrement granuleux. Il est utilisé dans plusieurs domaines, de la cuisine à la décoration, en passant par les soins de santé. Mais est-il vraiment extrait dans l’Himalaya ? Et pourquoi est-il rose ?
La mine de Khewra
La plupart du sel de l’Himalaya commercialisé sous ce nom est en réalité prélevé dans la mine de sel de Khewra, située dans la région du Pendjab, au Pakistan. On en produit ici environ 400 000 tonnes chaque année. Même l’Empire State Building pèse moins lourd. Composée d’un réseau d’environ 40 km de tunnels, cette mine qui a été creusée pour la première fois en 1872 sous la domination britannique possède même sa propre mosquée et son bureau de poste. Plusieurs centaines de mineurs y travaillent quotidiennement, équipés de perceuses, de pioches et de poudre à canon.
Une fois trié, le matériau est ensuite acheminé vers des usines où l’on produit du sel de table et des lampes à sel de l’Himalaya, dont la lueur chaude et rayonnante est célèbre dans le monde entier.
Selon la légende, le sel de cette région aurait été découvert après qu’Alexandre le Grand ait vu ses chevaux lécher le sol. Même si cette histoire n’est pas étayée par des preuves historiques solides, il est certain que les mines de la région sont exploitées depuis des siècles et qu’elles ont joué un rôle important dans l’économie locale.
Formés il y a plus de 250 millions d’années, ces gisements de sel ressemblent à n’importe quel autre sel marin en ce qui concerne sa composition de base. Mais alors pourquoi ce sel est-il rose ? Sa teinte est essentiellement due à sa teneur élevée en oxyde de fer, tout simplement.
Qu’en est-il des effets sur la santé ?
Contrairement au sel de table ordinaire qui est traité et purifié, le sel de l’Himalaya est souvent considéré comme étant plus naturel et plus sain, car il est extrait à la main sans traitement ni raffinage. Certains vantent même des effets véritablement bénéfiques sur la santé humaine. Plusieurs études se sont naturellement penchées sur le sujet, mais les conclusions sont mitigées et doivent être interprétées avec précaution.
Nous savons par exemple que le sel rose de l’Himalaya peut contenir des minéraux bénéfiques pour la santé, tels que le calcium, le magnésium, le potassium et le fer qui sont absents du sel de table raffiné. Cependant, ces minéraux sont présents en quantités très faibles et ne peuvent pas combler les besoins de l’organisme. Selon une étude, ces minéraux se trouvent en si petites quantités qu’il faudrait en effet avaler plus de 1,7 kg de sel rose de l’Himalaya pour obtenir la quantité quotidienne recommandée de potassium par exemple.
Autrement dit, les produits bon marché de votre supermarché local sont pratiquement les mêmes sur le plan nutritionnel.
D’autres études ont même avancé des effets néfastes, arguant que le sel rose de l’Himalaya contient des niveaux élevés de contaminants, tels que l’arsenic, le plomb et le mercure qui peuvent être dangereux pour la santé lorsqu’ils sont consommés en grandes quantités.
En fin de compte, le sel rose de l’Himalaya ne doit pas être considéré comme un aliment miracle ou une source de nutriments essentiels. Il doit être consommé avec modération tout comme n’importe quel type de sel.
