Les plantes ont colonisé la Terre 100 millions d’années plus tôt que prévu

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Nous pensions que les premières plantes apparues sur Terre – sous forme de mousse – s’étaient formées il y a environ 420 millions d’années. Une nouvelle étude suggère pourtant que ces événements se sont en réalité produit cent millions d’années plus tôt, changeant notre perception de l’évolution de la biosphère terrestre.

Durant les 4 premiers milliards d’années de notre histoire, les continents de la planète étaient dépourvus de toute vie, sauf des microbes. Le monde changea ensuite avec l’apparition des premières plantes terrestres et la création d’habitats, que les animaux envahirent un peu plus tard. Les chercheurs pensaient jusqu’à présent que cet instant charnière était survenu il y a environ 420 millions d’années, à la fin de l’Ordovicien. Cette estimation se basait notamment sur les plus vieilles plantes fossiles répertoriées. Les premières plantes complexes étaient des algues sous-marines qui vivaient dans des étangs datant de 1,6 milliard d’années. Une nouvelle étude, publiée dans les Actes de l’Académie nationale des sciences, suggère pourtant que les plantes seraient apparues 100 millions d’années plus tôt, ouvrant la voie  l’émergence des premiers animaux terrestres.

Les plantes sont des causes majeures de l’altération chimique des roches continentales. Ce processus clé dans le cycle du carbone régule l’atmosphère et le climat de la Terre sur des millions d’années. Une équipe de chercheurs s’est pour cette étude appuyée sur la méthodologie de l’horloge moléculaire, qui repose sur l’hypothèse que certaines mutations génétiques s’accumulent à un rythme prévisible dans le temps. En extrapolant en sens inverse, les chercheurs peuvent alors déterminer quand les formes de vie ont divergé en différentes espèces.

« Les archives fossiles sont trop rares et incomplètes pour être un guide fiable à ce jour sur l’origine des plantes terrestres », note Mark Puttick, co-auteur de l’étude. « Nos résultats montrent que l’ancêtre des plantes terrestres était vivant au milieu de la période cambrienne, il y a un peu plus de 500 millions d’années, ce qui correspond à l’époque où les premiers animaux terrestres sont apparus ». Ces nouveaux résultats ont par ailleurs des implications pour la modélisation du climat, puisque les plantes y prennent un part non négligeable.

Selon Jennifer Morris, de l’École des sciences de la Terre de l’Université de Bristol (Royaume-Uni), et auteure principale de l’étude : « la propagation mondiale des plantes et leur adaptation à la vie terrestre ont entraîné une augmentation des taux d’altération continentaux et une diminution spectaculaire des niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, menant à un refroidissement global. Les tentatives précédentes pour modéliser ces changements dans l’atmosphère ont accepté les enregistrements fossiles des plantes à leur valeur nominale », dit-elle, « mais notre recherche montre que ces âges fossiles sous-estiment les origines des plantes terrestres, ces modèles doivent être révisés ».

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