Une plante carnivore pour sauver les abeilles du frelon d’Asie

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Le jardin des plantes de Nantes a enfin trouvé un début de solution au problème des frelons d’Asie, véritable cauchemar des apiculteurs. La Sarracénie, une plante carnivore, ne mange que des mouches et des frelons d’Asie.

La Sarracénie, est une plante carnivore dont les feuilles sont enroulées en d’urne pour former des pièges. Ces feuilles sont terminées en forme de fleur pourpre sur laquelle se trouvent des substances pour attirer les insectes. Au jardin des plantes de Nantes, cette espèce a été introduite en 2010. En 2014, le jardinier Christian Besson découvre que ces plantes attirent les frelons d’Asie. Il n’est pas rare d’en voir dans leurs pièges. Et c’est plutôt une bonne nouvelle pour les apiculteurs.

En effet, les frelons d’Asie, Vespa velutina, sont des insectes dangereux pour les abeilles, les guêpes et autres insectes. Ils s’attaquent même aux ruches et aux Hommes lorsque ces derniers s’approchent de trop près. Originaires des régions de Shanghai, ils sont apparus en France en début de millénaire. Ils ont depuis envahi 77 % du territoire français. On les trouve aussi en Belgique, en Allemagne, en Italie et dans le nord du Portugal.

Après la découverte par M. Besson, le directeur de l’établissement a fait étudier 200 urnes. Sur une journée, cette plante originaire d’Amérique du Nord capture en moyenne 3 frelons d’Asie et 3 mouches par cuve. Cependant aucune abeille, guêpe ou frelon d’Europe n’est emprisonné. Pour attraper les insectes, elle les attire grâce aux phéromones et au nectar sur ses lèvres. Ainsi, l’animal se dirige dans ses feuilles, ensuite, il « perd pied, glisse dans le toboggan et resté piégé au fond où il est mangé par des sucs digestifs » explique M. Perrocheau, le directeur.

Cependant, ce n’est pas suffisant pour écarter la menace que ces frelons représentent. En effet, une plante est constituée de 10 à 15 urnes. Elle peut donc manger jusqu’à 50 frelons par jour. Le nid de frelons représente quant à lui 4 000 individus. « La découverte est intéressante, mais on ne sait pas pour l’instant si c’est une découverte majeure ou mineure », tempère aussi Éric Darrouzet, enseignant-chercheur à Tour et coordinateur de la recherche sur les frelons d’Asie.

Ce chercheur essaie de trouver la molécule sécrétée par la plante. Il pourra ainsi l’utiliser, combiné avec un piège qui est encore en test. L’ensemble pourrait être commercialisé d’ici 2016, mais « capturer ces molécules et les identifier au niveau chimique n’est pas un travail simple et peut prendre une semaine ou un an », explique-t-il.

En attendant, ces plantes peuvent être disposées aux alentours des ruches pour les protéger. Certains pensent cependant que ça ne sera pas facile puisqu’elles poussent dans des tourbières.

Sources : Sciences et Avenir, Lebabi