La Convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées d’extinction s’est ouverte samedi à Johannesburg. Ses objectifs ? Empêcher la disparition d’animaux emblématiques, à l’instar de l’éléphant ou du rhinocéros, mais aussi du pangolin, ce mammifère victime du plus grand trafic planétaire.
On ne vous refait pas le topo. C’est bien connu, le pangolin est capable de guérir tous les maux de la Terre. Et pour cause, ses écailles et sa chair sont supposées avoir de multiples propriétés médicinales, comme tonifier la circulation sanguine, stimuler la lactation et améliorer la libido. Bien évidemment, l’ironie est de mise. Dégusté en Chine et au Vietnam comme un met de luxe, véritable symbole de réussite sociale et d’hospitalité, près d’un million de pangolins ont été vendus illégalement au cours de la dernière décennie. Tel est le constat rapporté en 2015 par le Fonds international pour la protection des animaux.
Méconnu du grand public, il figure pourtant aux côtés des médiatiques éléphants et autres rhinocéros, têtes de gondoles malgré eux de la réunion de la Convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées d’extinction (Cites), qui se tient à Johannesburg (Afrique du Sud) du 24 septembre au 5 octobre 2016. Peu médiatisé, moins vendeur, cet animal au physique atypique « pourrait tout bonnement disparaître avant que la plupart des gens ne sachent qu’il existe », regrette le journaliste John D. Sutter, de CNN, qui avait mené une enquête en 2014 sur le trafic illicite des mammifères.
Il faut dire que l’animal n’a rien pour lui. Une innocence pure qui pourrait bien lui coûter cher. Célibataire nocturne et endurci, le mâle et la femelle se retrouvent seulement pour la période de reproduction et se séparent tout de suite après. Un seul petit naît de cet accouplement, dont la mère prend soin toute seule. Un mode de vie à part, qui le rend vulnérable. Outre son faible taux de reproduction, les pangolins constituent également une proie facile. Ne pesant pas plus de 20 kilos, ils peuvent aisément être capturés.
Dernier point, et non des moindres, le pangolin ne supporte pas la captivité, du fait de son comportement particulier et de sa dépendance à son écosystème naturel, se nourrissant exclusivement de fourmis sauvages et de termites. Facilement stressés, ils meurent en général au bout de dix jours de captivité. Une particularité qui complique sa préservation.
De nombreux pays appellent donc à une protection renforcée de cette espèce en danger. Des propositions ont notamment été faites pour faire passer les huit sous-espèces de pangolins, de l’appendice II à I de la Convention. En cas d’issue positive, cela permettrait d’en interdire totalement le commerce international et de permettre un niveau supplémentaire de protection, car les pays concernés, exportateurs et importateurs, devront alors approuver les transactions.
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