Où se trouve « Némésis », la sœur de notre étoile ?

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Crédits : Flickr / Stefans02

La plupart des étoiles comme notre Soleil sont nées avec des compagnons. Si tel est le cas, alors où se trouve la « sœur » manquante de notre étoile ? Pourrait-elle encore avoir une influence régulière sur la vie terrestre ?

Presque tous les grands vertébrés de la Terre se sont éteints il y a 66 millions d’années. On pense qu’un astéroïde ou une comète d’environ 10 km de diamètre est responsable de la catastrophe menant à cette extinction massive. Dans les années 1980, Richard Muller, physicien à l’Université de Californie à Berkeley (États-Unis), a présenté l’idée qu’une hypothétique étoile jumelle de notre Soleil – connue sous le nom de « Némésis » – aurait pu jouer un rôle dans cet accident d’astéroïdes, agitant une ceinture de comètes dans notre système solaire. Notons également que les cinq grandes extinctions que la Terre a connues se sont toutes produites à intervalles réguliers. Certains scientifiques pensent donc que cela peut s’expliquer par une activité cométaire anormalement élevée, qui pourrait être causée par la présence d’une autre étoile à proximité de notre système solaire.

Une étude réalisée en 2017 par des chercheurs de l’Université de Californie à Berkeley a effectivement donné crédit à cette idée en suggérant que presque toutes les étoiles se forment avec un compagnon. « La plupart, sinon la totalité des étoiles de la taille de notre Soleil proviennent de systèmes d’étoiles binaires », ont alors écrit les chercheurs. « Plus de la moitié de ces systèmes d’étoiles binaires se séparent plus tard, et chaque étoile suit sa propre voie ». Ainsi, notre étoile aurait eu jadis une jumelle avant de continuer sa propre route. Mais cette « sœur » – si tant est qu’elle existe – pourrait ne pas être bien loin.

Quand il a présenté son idée de Némésis, Richard Muller a émis l’idée que l’étoile jumelle pourrait croiser périodiquement le Nuage d’Oort, une sphère de corps glacés située bien au-delà de Pluton. Beaucoup de ces corps voyagent autour du Soleil sur de très longues orbites elliptiques. L’idée de Muller était que lorsque ces objets se rapprochent de l’étoile, ceux-ci se retrouvent délogés, empruntant parfois un nouveau chemin les menant vers la Terre. Si Némésis, par exemple, traversait le nuage d’Oort tous les 27 millions d’années, cela pourrait expliquer les cinq extinctions de masse sur Terre.

Bien qu’il soit possible que notre Soleil se soit formé avec une autre étoile, beaucoup en revanche ne soutiennent pas l’idée que son « jumeau maléfique » soit resté coincé à proximité. La théorie de Muller suggérait que Némésis pourrait être située à environ 1,5 année-lumière de notre Soleil, mais toutes les tentatives pour localiser l’étoile ont échoué. L’hypothèse de Némésis a finalement beaucoup plus de preuves contre elle. Des passages réguliers d’un objet massif de cette nature auraient en effet laissé une empreinte claire sur la distribution des cratères sur la Lune, et sur la structure dynamique des corps mineurs du système solaire. Et aucun de ces signaux n’a été observé.

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